Les adeptes de karaté de la région déplorent une impasse légale
Radio-Canada
Plus de 500 athlètes qui s’étaient entraînés en vue de la Coupe Québec de karaté, prévue cette fin de semaine à Montréal, se retrouvent le bec à l'eau. Karaté Québec a pris la décision crève-cœur de reporter la compétition à la suite d’un avis du ministère de l'Éducation du Québec. Ce dernier estime que la tenue d'un tel événement serait potentiellement illégale en vertu du Code criminel.
Le karaté ne sera en effet pas au programme des prochains Jeux olympiques à Paris en 2024. Les compétitions de ce sport ne disposent donc plus d'une exemption accordée aux épreuves olympiques, et se retrouvent désormais devant l'impossibilité d’être assurées.
Le président du conseil d’administration de Karaté Québec, Stéphane Rivest, interprète la loi entourant la pratique de ce sport différemment.
Notre interprétation, qui a toujours été en place depuis 2013, c'est qu'on est membre du mouvement olympique, membre du mouvement olympique canadien. On est aux Jeux mondiaux, aux Jeux panaméricains, le karaté est aux Jeux européens. Le karaté existe dans la sphère olympique. Par contre, on n'est pas aux grands Jeux comme tels, explique-t-il.
Selon Me Patrice Brunet, un avocat en droit du sport, la situation est inconcevable
Il n'y a, pour moi, pas de place à l'interprétation, c'est un sport reconnu , mentionne-t-il. Si le législateur fédéral avait voulu demander ou exiger que le sport soit au programme des Jeux olympiques, j'ose croire que le législateur aurait utilisé un langage semblable.
Stéphane Rivest espère que le gouvernement déposera un décret comme il en existe déjà en Colombie-Britannique, en Ontario ou à l'Île-du-Prince-Édouard.
Le premier ministre Legault a annoncé que son cabinet va être nommé le 20 octobre, donc on se croise les doigts, souligne-t-il.
Si demain matin, la boxe était retirée du programme olympique, ils vivraient les mêmes choses qu'on vit présentement. Notre demande auprès du ministère est de faire un décret qui couvrirait l'ensemble des sports de combat fédérés au Québec pour éviter que ça se reproduise avec d'autres fédérations dans le futur , ajoute Dany Morin, le trésorier de Karaté Québec.