Les aciéries de Hamilton seront-elles forcées de réduire leur pollution?
Radio-Canada
La Ville de Hamilton implore le gouvernement Ford de contraindre trois producteurs d’acier de se plier aux normes environnementales de la province. Cette mesure « tuerait » l’un des principaux moteurs économiques de la ville depuis plus d’un siècle, selon un syndicat.
Fin mars, le conseil municipal a voté à 13 contre 1 en faveur d’une motion demandant à la mairesse, Andrea Horwath, d’informer le ministre provincial de l'Environnement de son opposition au renouvellement des exemptions qui permettent à certaines entreprises d’émettre des contaminants dans l’air à des seuils bien supérieurs aux normes en vigueur en Ontario.
Monsieur le ministre, nous demandons respectueusement à ce que [...] vous assuriez la protection de la santé des résidents de Hamilton, peut-on lire dans la missive transmise à David Piccini et dont Radio-Canada a obtenu copie.
Les exemptions dont bénéficient trois aciéries de la ville arrivent à échéance le 30 juin prochain.
En vertu des autorisations actuelles, ArcelorMittal Dofasco qui emploie près de 5000 travailleurs à Hamilton jouit d'exemptions pour ses émissions de benzène, un cancérogène connu, à des seuils 22 fois supérieurs à la norme provinciale.
Le plus important employeur privé de la ville peut également émettre 1100 fois plus de benzo[a]pyrène, un autre cancérogène, que la limite permise dans le reste de la province.
L'entreprise bénéficie aussi d'exemptions pour ses matières particulaires en suspension et ses émissions de manganèse.
L’inhalation de manganèse à des concentrations élevées peut induire un syndrome similaire à la maladie de Parkinson, indique Maryse Bouchard, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les contaminants environnementaux et la santé des populations.
À des concentrations faibles dans l’air ambiant, souligne-t-elle, ce contaminant peut réduire les capacités cognitives et motrices des populations qui y sont exposées.