Les abeilles sur la Côte-Nord souffrent des températures en dents de scie
Radio-Canada
Des apiculteurs de la Côte-Nord constatent que leurs abeilles souffrent de la météo en yoyo. Les chaleurs favorisent la prolifération de parasites, alors que les froids retiennent les essaims dans les ruches, ralentissant la pollinisation.
Ça va être une récolte plus petite qu’à la normale, avertit l’apicultrice et propriétaire de Herbamiel, Marie-Pierre Fortier.
Pour cause, la productrice artisanale de Sacré-Cœur a perdu 30 % de ses abeilles cette année, comparativement à 20 % l’an passé.
Derrière cette décimation : le varroa, un acarien destructeur originaire de l’Asie du Sud-Est. La météo changeante des dernières semaines favorise les infestations de ce parasite au sein des ruchers.
Quand on a des températures chaudes, il va se développer beaucoup plus, pis même à un moment donné, ça devient exponentiel. Il faut toujours faire du dépistage, des suivis et des traitements au besoin, explique Mme Fortin.
Les vagues de fraîcheur ont également réduit le rendement des abeilles cette année, selon l'apicultrice. Les températures en dents de scie depuis le début de la pollinisation seraient en cause.
Quand il fait 12 ou 13 degrés Celsius, les abeilles ne sortent pas beaucoup. Quand il pleut encore moins. On a passé un gros cinq jours pendant la floraison du bleuet où elles n'ont pas pu en profiter. À l’extrême, on a eu de grosses chaleurs à 29 ou 30 degrés, déplore-t-elle.
Les aléas de la météo et les dégâts liés aux parasites surviennent dans un contexte où les producteurs de petits fruits ont grandement besoin des insectes pollinisateurs pour augmenter leur rendement.
Les ruches sont en demande. Il y a beaucoup de bleuetières qui m'appellent, soutient Marie-Pierre Fortin.