Les États-Unis à nouveau membre de l’UNESCO, malgré l’opposition russe et chinoise
Radio-Canada
Les États-Unis ont officiellement rejoint vendredi l'UNESCO, qu'ils avaient quittée sous la présidence de Donald Trump, après un plébiscite des États-membres de cette organisation onusienne basée à Paris, et malgré l'opposition de la Russie et de la Chine.
Nous sommes vraiment heureux de ce soutien. […] Il est tellement important pour nous de faire partie de cette organisation multilatérale, que nous sommes honorés d'intégrer à nouveau, a commenté l'ambassadrice des États-Unis en France, Denise Bauer, à l'AFP.
C'est un grand jour, un moment historique, a salué devant la presse la directrice générale de l'UNESCO Audray Azoulay, notant une réponse extrêmement claire, favorable à plus de 90 % des États votants et présents.
Nombre d'entre eux ont dit leur satisfaction après le vote. Tous à l'intérieur (de l'UNESCO), c'est bien mieux, a réagi une diplomate argentine. Ce retour renforce le multilatéralisme et les finances de l'organisation, a salué un diplomate espagnol. Nous disons akwaba, ou bienvenue, aux États-Unis, a déclaré une diplomate ivoirienne.
Plusieurs pays comme l'Iran, la Syrie, la Chine, la Corée du Nord et surtout la Russie ont toutefois manifesté leur opposition de principe, quand la conférence générale extraordinaire de l'UNESCO organisée sur deux jours semblait acquise au retour américain.
La délégation russe a notamment multiplié les prises de parole sur des points de procédure jeudi et les projets d'amendements vendredi afin de ralentir les débats.
« Nous serions prêts à accueillir favorablement la volonté de Washington (de rejoindre l'UNESCO ndlr), mais nous pensons qu'on essaie de nous emmener dans un monde parallèle, qui dépasse vraiment toutes les descriptions absurdes des livres de Lewis Carroll. »
Dans cet espace déformé, ceux qui défendent la démocratie et la primauté du droit commencent à nous entraîner vers une violation de ces règles et à s'arroger des droits privilégiés, a-t-il poursuivi, estimant que les États-Unis doivent payer intégralement leurs arriérés à l'UNESCO avant de pouvoir la rejoindre, quand Washington propose de le faire progressivement.
La manière dont les États-Unis ont demandé ce retour n'est pas acceptable et s'apparente à une violation de l'esprit de la Constitution de cette institution, a de son côté fustigé un diplomate iranien.