Les épaulards résidents du Sud ne mangent pas à leur faim, selon une étude
Radio-Canada
La population en danger des épaulards résidents du Sud, au large de l’île de Vancouver, manque de saumons pour combler ses besoins caloriques, conclut une étude publiée dans la revue scientifique PLOS One (Nouvelle fenêtre) (en anglais).
Les cétacés se sont retrouvés en déficit énergétique pendant six des quarante années étudiées.
Surtout, sur ces six années de déficit, trois se sont déroulées de 2018 à 2020. La différence moyenne d'énergie s'est élevée à plus de 28 000 calories, soit environ 17 % de l'énergie quotidienne requise pour un épaulard adulte moyen, selon les auteurs. Les autres années de déficit ont été 1983, 2008 et 2012.
Les besoins énergétiques des grands mammifères marins à sang chaud sont particulièrement élevés en raison des exigences pour réguler la température de leur corps et pour la recherche de nourriture, précise l’étude.
Fanny Couture, écologiste marine à l'Institut des pêches et des océans de l’Université de la Colombie-Britannique, et co-autrice de l’étude, explique que tout cela est inquiétant parce que les résidents du Sud sont une très petite population.
Alors que les épaulards résidents du Nord ont une population d'environ 300 individus, ceux du Sud sont davantage menacés et ne comptent que 73 individus. Depuis 2008, l’espèce est classée comme espèce en voie de disparition aux États-Unis et au Canada.
Les menaces pour les épaulards résidents du Sud sont notamment le trafic maritime et le bruit sous-marin associé, les contaminants toxiques et la diminution des ressources alimentaires.
« [Il faudra faire de futures recherches] pour comprendre comment ce déficit énergétique, donc le fait que les [épaulards] ne mangent pas assez, influe [sur] leur comportement, mais aussi influe [sur] les trajectoires démographiques de cette population, c'est-à-dire les naissances ainsi que les morts. »
Les épaulards résidents du Sud passent environ 80 % de leur temps dans la mer des Salish pendant les mois d'été, et voyagent beaucoup à travers le détroit Juan de Fuca, le détroit de Haro et la partie sud des îles San Juan.