Les élections sénatoriales, un cheval de bataille conservateur
Radio-Canada
Les Albertains sont appelés aux urnes lundi prochain pour de nombreux votes, notamment celui pour désigner des sénateurs. L’Alberta est la seule province à tenir de telles élections, car les sénateurs sont en fait nommés par le premier ministre canadien. Cette particularité fait en sorte que les candidats de droite sont les plus nombreux à se présenter comme aspirants sénateurs.
Il s’agit des cinquièmes élections sénatoriales que tient l’Alberta. Depuis 1989, les sénateurs ainsi désignés qui ont fini par être nommés à la Chambre haute l’ont été par des premiers ministres canadiens conservateurs. Cela n’est jamais arrivé sous la gouverne d’un premier ministre libéral.
D’ailleurs, depuis l’arrivée de Justin Trudeau au pouvoir en 2015, les sénateurs n’ont plus d’affiliation politique officielle. Les personnes intéressées doivent soumettre leur candidature à un comité indépendant, qui fournit au premier ministre une sélection non contraignante de cinq candidats à considérer pour chaque siège à pourvoir, selon le site du gouvernement canadien.
Pourtant, les candidats officiellement affiliés à un parti politique de droite sont nombreux. Parmi les 13 aspirants sénateurs, 3 sont affiliés au Parti conservateur du Canada (PCC), 3, au Parti populaire du Canada (PPC), et les 7 autres sont indépendants. Aucun des candidats n'est officiellement associé à un parti centriste ou de gauche.
Un Sénat réformé et élu est une idée chère aux conservateurs de l'Ouest depuis plus de 30 ans, explique la professeure de sciences politiques de l’Université de Calgary Lisa Young. C’est en partie parce qu’ils veulent voir un changement institutionnel, où la politique nationale se rapprocherait de celle de l’Ouest canadien et serait plus conservatrice.
Conséquemment, beaucoup d’électeurs centristes ou de gauche sont peu intéressés par les élections sénatoriales ou les considèrent même comme illégitimes, selon elle.
En 2016, la première ministre néo-démocrate albertaine Rachel Notley avait par ailleurs laissé expirer la loi albertaine permettant ces élections sénatoriales. Le gouvernement conservateur de Jason Kenney l'a réintroduite en 2019.