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Les écoles francophones impopulaires à T.-N.-L., des parents expliquent pourquoi
Radio-Canada
Selon des données publiées cette semaine par Statistique Canada, et tirées du recensement de 2021, près d’un parent sur deux ayant le droit d’envoyer son enfant à l’école francophone choisit l’école anglaise à Terre-Neuve-et-Labrador.
De ces parents que l’on appelle ayants droit, 54 % envoient leur enfant dans une des six écoles de langue française que compte cette province.
On a déjà quand même plus que la moitié qui les fréquente, allons-y avec un côté positif. Il y a 46 % qui nous échappent, volontairement de la part des familles ou involontairement. Ça, il faudrait le définir, déclare Martine Fillion, la directrice générale de la Fédération des parents francophones de Terre-Neuve-et-Labrador (FPFTNL), dans un entretien, vendredi.
Il aurait été intéressant de savoir où habitent ces ayants droit qui renoncent à l'école en français, dit Mme Fillion. Il faut voir si le pourcentage est dans les régions où il n'y a pas d'activités vraiment francophones, ni d'écoles. Ce serait très difficile d'aller les chercher.
Des parents choisissent l’école anglophone pour leurs enfants, afin de leur donner accès à plus de programmes, d’activités, de choix et d’expériences, avance la directrice générale de la fédération de parents.
Est-ce que les cours sont suffisamment solides — le curriculum — pour leur permettre de rentrer à l'université? Est-ce qu'on offre un choix de cours diversifié? Je pense que le fait qu'on est petit, on parvient difficilement à combler tous ces besoins-là, affirme Mme Fillion. Petit nombre, petit financement.
Une Terre-Neuvienne francophone, Kim Welford, a retiré du système francophone ses enfants, qui l’ont fréquenté de l’âge de 4 à 11 ans.
Elle explique qu’il était important pour elle que ses enfants aient des rudiments de français, mais qu’il existe aussi des besoins sociaux qui n’étaient pas comblés.
Je voulais absolument que mes enfants aient la base [en français], et ils l'ont. Par après, les priorités changent. Ils ont la langue. Là, je veux qu'ils aient les maths, les sciences, la communauté, accès à des grands orchestres, faire des pièces de théâtre avec des groupes d'enfants, a-t-elle déclaré dans un entretien, vendredi.