
Legault mise sur Churchill Falls pour décarboner le Québec
Radio-Canada
Le premier ministre du Québec, François Legault, rencontrera « dans les prochaines semaines » son homologue de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, afin d'amorcer la renégociation de l'accord conclu entre les deux provinces en 1969 à propos de la production hydroélectrique de la centrale de Churchill Falls.
Même si le contrat ne vient à échéance qu'en 2041, il n'est pas trop tôt pour s'entendre sur les bases d'une nouvelle entente, plaide le premier ministre.
Il faut renégocier ça maintenant, a-t-il lancé mercredi matin lors d'un entretien avec Patrice Roy, au cours duquel M. Legault s'est montré particulièrement résolu au sujet du développement du secteur énergétique québécois.
Selon le premier ministre, l'objectif de carboneutralité pour 2050 que s'est donné son gouvernement rend d'autant plus pressante la renégociation de l'accord conclu entre Québec et Saint-Jean.
M. Legault ne cache pas non plus son intérêt pour le projet de barrage de Gull Island, en aval du fleuve Churchill. Le premier ministre prévient toutefois qu'il n'arrivera pas les mains vides à la rencontre qu'Andrew Furey et lui ont convenu de tenir. Hydro-Québec, rappelle-t-il, a aussi quatre ou cinq projets sur le territoire du Québec.
« Moi, je ne veux pas aller négocier avec Terre-Neuve en disant : "J'ai absolument besoin de votre électricité". Je veux avoir dans ma poche un plan B, en disant : "Si ça ne marche pas, Churchill Falls et Gull Island, nous, [on va faire notre propre] barrage." »
Le contrat de Churchill Falls porte sur une énorme quantité d’énergie. La centrale fournit à Hydro-Québec près de 15 % de ses besoins, soit 31 térawattheures (TWh) d’énergie par année.
Le premier ministre Legault ne souhaite pas que la société d'État demeure dépendante d'une centrale hydroélectrique qui ne se trouve même pas sur son territoire. D'où la nécessité d'un « plan B ».
Il faut que j'aie ça dans ma poche, et ça, ça a fait partie des discussions avec Sophie Brochu, a-t-il précisé au sujet de la présidente démissionnaire d'Hydro-Québec. Cette dernière a annoncé son départ il y a deux semaines; on ne sait pas encore qui la remplacera.