
Lecteurs de CO2 dans les écoles du Québec : les données inquiètent certains enseignants
Radio-Canada
Une semaine après le retour en classe au Québec, les craintes persistent quant à la qualité de l'air dans les écoles. Des enseignants ont relevé des taux de CO2 de trois à quatre fois supérieurs à la norme, même lorsque les fenêtres sont ouvertes.
Sur les réseaux sociaux circulent plusieurs photos de lecteurs de CO2 qui affichent des taux supérieurs aux normes de la santé publique, soit 1000 ppm.
Les taux sont de 3000 à 4000 ppm alors que nous ouvrons les fenêtres, écrit une enseignante qui a demandé à ne pas être nommée par peur de représailles.
Les syndicats réclament que le gouvernement s'attaque aux problèmes des systèmes de ventilation.
La présidente de l'Alliance des professeurs de Montréal, Catherine Beauvais St-Pierre, réclame un plan d'action clair du gouvernement : C'est trop long, détecter le problème, tranche-t-elle. On doit le régler maintenant. On a l'impression que ce n'est pas pris au sérieux.
Le gouvernement veut laisser croire qu'il pose des gestes, mais c'est faux, il ne s'attaque pas au cœur du problème, estime le président de la Fédération autonome de l'enseignement, Sylvain Mallette.
Caroline Duchaine, qui enseigne à l'Université Laval, s'explique mal pourquoi l'accent est mis sur ces fameux lecteurs de CO2.
Ce qui aurait pu être fait au cours des nombreux mois pendant lesquels la ventilation a été mise à l'avant-plan pour la transmission de la COVID, ça aurait été d'utiliser ces lecteurs-là pour cartographier les endroits les plus à risque, explique la professeure au Département de biochimie, de microbiologie et de bio-informatique de l'Université Laval, qui est aussi titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les bioaérosols.
Ce n'est pas une solution, le lecteur de CO2, c'est un indicateur, c'est un canari, en fait, ajoute Mme Duchaine en faisant référence au petit oiseau utilisé autrefois dans les mines pour prévenir les travailleurs de la dégradation de l'air ambiant.