Le zéro déchet en perte de vitesse en Mauricie?
Radio-Canada
C’est un coup dur pour les adeptes du mode de vie zéro déchet en Mauricie. L’épicerie Monsieur Vrac de Trois-Rivières fermera ses portes le 26 mars prochain. La croissance du magasin était de 40 à 50% inférieure à celle anticipée.
Le bail arrivait à échéance et le propriétaire, Israël Poulin, a pris la décision de ne pas le renouveler. Il est d’avis que les habitudes de consommation ont changé pendant la pandémie.
Avant la pandémie, tous nos calculs étaient bons par rapport aux dépenses, puis au chiffre d'affaires. Pendant la pandémie, c'est devenu un peu plus difficile [...]. Les gens concentraient leurs achats à des endroits où il y avait une plus grande variété, avance-t-il.
Le constat est semblable du côté d'une autre bannière zéro déchet. Santé en Vrac a dû fermer son magasin de Nicolet, en octobre dernier. Aujourd’hui, ses activités sont centralisées à Trois-Rivières et l’entreprise va bien.
La succursale de Nicolet étant plus petite, on n’avait pas tout ce dont les gens avaient besoin, donc ils choisissaient l’épicerie où ils pouvaient trouver tout ce qu'ils avaient besoin. [À Trois-Rivières], on a vraiment une épicerie complète et biologique, raconte Audrey Hébert-Auger, propriétaire de Santé en Vrac.
Isabelle Dalcher-Gosselin et Lucas Deschamps font partie de ceux qui devront trouver une nouvelle façon de remplir leur panier. Le couple a fait de Monsieur Vrac sa destination principale pour les courses de tous les jours.
Nous, ça nous a aussi permis de moins ressentir la montée du panier d'épicerie, explique M. Deschamps. On est triste de penser à retourner à l'épicerie [...]. En fait, on ne connaît même plus les prix à l'épicerie, ajoute sa conjointe.
Ces clients n'entendent pas baisser les bras et songent même à prendre part à un modèle coopératif. On se disait qu'on peut faire des fois des coops d'achat. Si on rejoint suffisamment d'acheteurs, on peut produire en gros avec de bons prix.
Une idée qui pourrait faire du chemin puisqu'elle s'aligne avec les ambitions d'Israël Poulin. Le propriétaire de M. Vrac envisage un nouvel avenir pour son entreprise. On voit qu’il y a beaucoup de gens qui ont le désir de se mobiliser autour de concepts de coopératives. Moi, je pense que le futur de mon entreprise c’est de pouvoir soutenir ce genre de mouvement. L’aventure ne fait peut-être que commencer pour Monsieur Vrac.