Le Yukon envisage de faire payer le recyclage aux producteurs de déchets
Radio-Canada
Au Sommet sur le recyclage organisé à Whitehorse, qui se termine jeudi, le Yukon a discuté de la mise en œuvre de nouveaux modèles comme celui qui vise à demander aux entreprises qui vendent des produits créateurs de déchets d'assurer le coût de leur recyclage.
La responsabilité élargie des producteurs (REP) est un modèle déjà mis en place dans la plupart des provinces du Canada. Il vise à rendre les producteurs de matériaux recyclables responsables du recyclage, afin que cela n’incombe pas aux gouvernements ou à d'autres organisations.
Selon ce modèle, des commerces comme Loblaws ou Walmart qui utilisent du plastique, du verre et du carton pour emballer leurs produits devraient donc payer pour que ces matériaux soient collectés et traités.
Le principe de la REP est qu'elle est financée par l'industrie, par les producteurs de ces produits, explique Jennifer Dagg, du ministère de l’Environnement, ajoutant qu’ainsi le recyclage ne sera plus financé par des fonds publics et, donc, par les contribuables.
Jennifer Dagg affirme que l’engagement du gouvernement envers ce modèle est inscrit dans sa stratégie Notre avenir propre.
En ce moment, le traitement des matériaux recyclables est assuré par l’organisme à but non lucratif Raven Recycling Society. Les personnes vivant au Yukon doivent venir y déposer leurs déchets recyclables ou payer un service de ramassage auprès de sociétés privées. Le Yukon est l'une des seules entités au Canada à traiter le recyclage de cette manière.
L’organisme ne dispose pas de contrat avec la Ville ou les gouvernements et ne reçoit donc aucun financement de leur part. En fait, nous ne pouvons pas réellement fonctionner sans ces revenus, estime Heather Ashthorn, la directrice de Raven Recycling Society.
« C'est complètement inhabituel. Je ne connais pas d'autre organisme à but non lucratif qui s'occupe de tout le réacheminement des déchets pour sa municipalité. »
Raven a financé le recyclage non consigné à partir des recettes de notre dépôt de bouteilles. Et, lorsqu'il y a eu un effondrement du marché des matières premières, nous avons, dans le passé, dû fermer nos portes.