Le verdict au procès d’Aung San Suu Kyi est de nouveau reporté
Radio-Canada
Un tribunal de la junte birmane a de nouveau reporté lundi son verdict dans un volet du procès-fleuve contre Aung San Suu Kyi qui pourrait conduire l'ex-dirigeante, déjà condamnée à deux ans de prison au début de décembre, sous les verrous pendant des décennies.
Le jugement dans le volet de l'affaire où elle est accusée d'avoir importé et possédé illégalement des walkies-talkies a été repoussé au 10 janvier, a-t-on appris de source proche du dossier.
Pour cela, Aung San Suu Kyi risque en théorie trois ans de prison, mais ce n'est là qu'une des nombreuses accusations qui, selon les analystes, visent à l'écarter définitivement de l'arène politique.
Les accusations portent sur les premières heures du coup d'État, lorsque des soldats et des policiers ont fait irruption à son domicile et l'auraient trouvée en possession de matériel non autorisé.
La lauréate du prix Nobel, 76 ans, est assignée à résidence depuis le coup d'État du début de 2021 qui l'a renversée. Au matin du 1er février, les militaires avaient repris le pouvoir dans ce pays d'Asie du Sud-Est, mettant ainsi fin à une brève parenthèse démocratique.
Les manifestations à travers le pays contre le putsch ont été réprimées dans le sang avec plus de 1300 personnes tuées et 11 000 arrêtées, selon un groupe de surveillance local.
Au début de décembre, l'ex-cheffe du gouvernement civil a été condamnée à quatre ans de prison pour incitation à des troubles publics et violation des règles sanitaires liées à la COVID-19, un verdict fortement condamné par la communauté internationale.
Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a par la suite commué la peine à deux ans de prison et annoncé qu'Aung San Suu Kyi purgerait sa peine en résidence surveillée dans la capitale, Naypyidaw.
Aung San Suu Kyi est également sous le coup de plusieurs chefs d'accusation de corruption – chacun étant passible de 15 ans de prison – et de violation de la loi sur les secrets officiels.