Le Vendredi fou de Stromae
Radio-Canada
Quatorze mille personnes ont décidé de ne pas aller dans les magasins hier soir en cette journée du Vendredi fou, mais plutôt de se rendre au Centre Bell pour renouer avec Stromae. Et ils en ont eu pour leur argent.
On dit renouer, car cela faisait belle lurette que le Belge né Paul Van Haver n’était pas venu sur nos terres. Le succès commercial monstre de Racine carrée (2013) et l’immense tournée mondiale reliée à cet album ont été suivis d’un burnout et d’un traitement anti-paludisme qui a mal tourné avant un retour à la vie normale, hors des projecteurs, et à la naissance d’un enfant. Les chansons de Multitude, paru cette année, sont fortement inspirées de cette période hors des planches.
Allions-nous retrouver le même Stromae éclatant qui était venu chanter un trio de chansons sur la place des Festivals en 2013 pour la promotion de Racine carrée avant de faire exploser le Centre Bell l’année suivante dans ce qui fut le meilleur concert, toutes catégories confondues, de 2014? Et peut-être aussi de 2015, lors de son dernier passage…
La réponse est venue à 21 h pile, quand un Stromae en animation et avec des robots automatisés a précédé sa véritable entrée en scène avec quatre musiciens/choristes. Écran arrière géant pouvant se scinder en une dizaine d’écrans sectionnels robotisés, plateformes et trépieds futuristes pour les musiciens qui n’étaient pas sans évoquer Kraftwerk, murs d’éclairage de chaque bord de la large scène : en un instant nous avions compris que Stromae s’était donné les moyens de ses ambitions. Comme d’habitude, pouvons-nous ajouter.
Sans surprise, dans le contexte des dernières années, c’est avec Invaincu et sa tirade Tant que j’suis en vie, j’suis invaincu qu’il a amorcé le concert. Moment symbolique, s’il en était un.
Montréal, bonsoir! Ça fait du bien d’être de retour. Pour quatre Centre Bell, en plus, a-t-il lancé après Fils de joie. On va chanter des nouveaux morceaux. Et on va chanter des vieux morceaux, comme la prochaine.
Tous les mêmes, l’une des bombes de Racine carrée, a haussé d’un cran le mercure, notamment lorsque les amateurs ont complété les phrases de la chanson dès que Stromae pointait son micro vers le parterre.
On était au Madison Square Garden et ils ne faisaient pas autant de bruit que vous, a commenté le chanteur.
La finale de La Solassitude a aussi bénéficié du concours de la foule qui a interprété quatre fois plutôt qu’une la finale de la chanson devant un artiste comblé.