Le vaporeux et coûteux mirage de l’hydrogène (H2)
TVA Nouvelles
D’entrée de jeu, précisons que «H» représente l’hydrogène élémentaire mais qu’il aime bien rester en couple, d’où le «H2», qui est une molécule et qui désigne l’hydrogène «populaire». Fait essentiel: ni un ni l’autre n’existe à l’état naturel sur Terre!
Tous les 20 ans, l’idée que l’H2 puisse jouer un rôle dans nos vies refait surface. Il est de retour aujourd’hui et le gouvernement du Québec (avec M. Fitzgibbon en tête) l’a ressorti des cartons et compte sur l’industrie privée pour la suite.
La production, l’utilisation et la commercialisation de l’H2 ne font que peu de sens quand on les étudie sous l’angle de l’«analyse du cycle de vie» (ACV).
Encore une fois, il n’y a absolument aucune trace d’H2 naturel sur Terre. Il faut donc le créer dans une sorte de laboratoire (électrolyseurs géants) d’une façon qui s’avère très énergivore et très coûteuse.
Ensuite, il faut immédiatement le comprimer (ou le liquéfier à -253°C!) pour pouvoir le mettre en bouteille (pressurisée de 5 000 à 10 000 psi), sinon il s’envole vers l’espace tellement il est infiniment léger.
Pour produire de l’H2 «vert», il faut beaucoup, beaucoup d’électricité «verte», dont Hydro-Québec semble manquer ces jours-ci? Donnons des chiffres: pour produire et comprimer (ou liquéfier) 1 unité d’H2, il nous faut au moins 2 unités de précieuse électricité renouvelable. Dès le départ, nous sommes largement déficitaires.
Seulement quelques industries spécialisées ont besoin d’un peu d’H2, les raffineries le produisant elles-mêmes, sur place, à partir de leur gaz naturel, et, bien sûr, la NASA utilise un peu d’H2 liquéfié pour ses fusées.
Et on pense à changer le monde du transport avec ce gaz. Certes, on peut brûler de l’H2 dans des moteurs à combustion interne (MCI) standards, mais cela pose des difficultés et l’efficacité est limitée.
On envisage, pour le futur, l’utilisation d’H2 (liquéfié) à bord de véhicules équipés de piles à combustible (PÀC), qui sont un autre mini-laboratoire complexe. Ces PÀC retransforme alors l’H2 en électricité pour alimenter les moteurs électriques de ces mêmes véhicules.