
Le triathlon d’Anabelle Guay pour promouvoir la diversité corporelle
Radio-Canada
Un triathlon revisité pour promouvoir la diversité corporelle dans les activités de plein air, c’est le défi un peu fou que s’est lancée une jeune femme de Saint-Denis-de-Brompton. En juin 2023, Anabelle Guay parcourra 1250 km à vélo, à pied et à la rame. Cette aventure, réalisée en autonomie complète, la mènera de l’Estrie jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine.
C’est à vélo qu’Anabelle fera les 750 premiers kilomètres de son trajet. Rendue au mont Albert, en Gaspésie, elle traversera le Sentier international des Appalaches à pied, une marche de 250 km. C’est à Forillon qu’elle mettra son bateau à rames à l’eau dans l’objectif d’atteindre les Îles-de-la-Madeleine.
Une équipe de tournage accompagnera Anabelle tout au long de cette Grande Traversée . Dans un film, elle souhaite promouvoir la diversité corporelle dans les activités de plein air. J'ai toujours fait du sport. J'ai toujours bougé, mais j'ai rarement vu des gens qui me ressemblaient. Je n'étais pas de celles qui était la première à arriver en haut de la montagne ou la première choisie dans une équipe au secondaire. J'avais envie de mettre de l'avant que ce n'est pas parce qu'on ne représente pas la shape d'un athlète ou qu'on ne va pas aussi vite qu'un athlète qu'on ne peut pas se dépasser et se mettre au défi , croit-elle.
« Je suis persuadée que pour certains, c’est une limite. Moi, étant jeune, ça l’a été. Je suis persuadée qu’il y a plein de jeunes qui se disent : moi, je ne ressemble pas à cette norme-là, à cette apparence physique-là. »
Des pensées qui ont même empêché Anabelle de bouger par le passé. Je me disais que je ne serai pas la première arrivée ou je vais ralentir le groupe, donc pourquoi j’irais?.
Ces anciennes peurs d’Anabelle ont trouvé écho auprès de la productrice Véronique Vigneault. Je trouve qu’il y a un manque de représentativité. Souvent, on nous présente de la grande performance ou des mannequins. Ce qui fait que monsieur et madame tout le monde ne se reconnaissent pas nécessairement.
« Oui, c'est une aventure individuelle, mais qui a une portée collective. On veut qu'il y ait un rayonnement et des retombées. Anabelle souhaite faire des conférences dans les écoles. »
Sa mentor, Mylène Paquette, une navigatrice qui a réalisé l'exploit de traverser l’océan Atlantique à la rame, a aussi été confrontée à ces préjugés. C’est d’ailleurs cet aspect du projet d’Anabelle qui a charmé le plus la rameuse. Je pense que les jeunes ont besoin de modèles comme elle. Moi, je ne me suis jamais trouvée comme une carte de mode Instagram. Je ne suis pas ronde nécessairement, mais je sentais que, des fois, je n’avais pas ma place chez les influenceurs. Ce qu’on voit, ce sont souvent des fit moms, des gens qui s'entraînent, filiformes ou très musclés. Mais, il y a de la place pour ce genre d’aventurière , soutient-elle.
Et on ne se lance pas dans une telle aventure à l’aveuglette. Deux fois par semaine, Anabelle et son entraîneur Xavier Roy travaillent ensemble pour faire de son défi, une réussite. La préparation fait autant partie du défi que le défi en soi, dit-elle.