Le travois d’une artiste métisse pour cheminer vers la résilience
Radio-Canada
Au Musée de Saint-Boniface, à Winnipeg, l’exposition StoryShifters rassemble six femmes autochtones qui travaillent à changer leur histoire avec leurs propositions artistiques. Parmi elle, l'artiste métisse Pauline Hince, pour qui l'art est une manière d'affirmer son identité.
Tout comme celle de Pauline Hince, chacune des œuvres proposées par les six artistes raconte leur cheminement personnel en tant qu’Autochtone. L'artiste métisse reconnaît que c’est la première fois qu'elle crée et expose.
Elle a construit un travois fait de peupliers provenant de la région de Saint-Malo, au Manitoba. Sa famille l’a aidée à couper le bois, à le porter et à concevoir la pièce.
Des objets qui lui ont été offerts par sa mère et par sa tante sont posés sur de la peau de chevreuil. Les lacets qui maintiennent la peau sur le bois sont faits en peau d’orignal.
Le travois était utilisé pour transporter des biens, des fourrures et aussi des personnes qui peut-être étaient malades. Le travois avait plusieurs sens. Le mien, c'est la métaphore du travois porteur d'histoire, explique Pauline Hince.
Chaque objet disposé dans le travois porte une histoire en lien avec le vécu de Pauline Hince.
Certains d'entre eux ont été conçus durant des ateliers qu’elle a suivis à l’Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba. Il y a aussi des cadeaux qui lui ont été faits par sa mère, sa grand-mère paternelle et par une de ses tantes.
Parmi les objets figure une petite tortue de bois. Il s’agit d’un casse-tête dans lequel on peut glisser des trésors, des secrets.
Moi, je viens du camp de la tortue, c'est mon clan. Mais à l'intérieur, quand tu ouvres la tortue, c'est le secret. Et ça a été le grand secret de ma vie que j'étais métisse, confie Pauline Hince.