Le timide éveil de la jeunesse à la protection de l’environnement en Irak
Radio-Canada
Des canettes, des bouteilles d'eau et des capuchons en plastique : sur les bords du Tigre, Rassel, une bénévole, ramasse déchets et détritus, une initiative encore rare en Irak où les jeunes s'éveillent lentement à la protection de l'environnement.
Rassel, qui ne souhaite pas donner son nom de famille, fait partie des 200 Ambassadeurs de la propreté, une association qui s'est fixé comme but de débarrasser Bagdad de ses déchets – ou tout du moins d'y contribuer – et de sensibiliser aux questions environnementales.
« Je veux rendre ma ville plus belle [...] Cela me fend le cœur de voir les rives du Tigre dans cet état. Nous voulons changer cette réalité. »
La tâche est herculéenne. À Bagdad, il est relativement courant d'abandonner bouteilles et canettes vides au même endroit où elles ont été consommées.
Les lendemains de jours fériés, les rives du Tigre, appréciées des familles et des groupes d'amis pour ses espaces verts, sont jonchées de canettes de bière, de sacs plastiques ou d'embouts en plastique pour narguilé. Souvent, les déchets finissent directement dans le fleuve.
Ce jour-là, les Ambassadeurs de la propreté concentrent leurs efforts sur la berge située sous le pont des Imams, dans le nord de Bagdad.
C'est la première fois que cette zone est nettoyée depuis 2003! et l'invasion de l'Irak emmenée par les États-Unis, s'exclame un passant.
On retrouve beaucoup de plastique, de nylon et de liège, explique Ali, 19 ans, un des organisateurs des Ambassadeurs de la propreté, qui en sont à leur huitième campagne de nettoyage.
Les objets qui finissent dans le fleuve sont extrêmement nocifs pour la faune. Le Tigre doit déjà affronter une baisse drastique de son niveau à cause des sécheresses à répétition et des barrages construits en amont en Turquie.