Le temps des sucres, d’hier à aujourd’hui
Radio-Canada
Avec le temps des sucres à nos portes et les assouplissements des mesures sanitaires, plusieurs ont l’intention de visiter les cabanes à sucre de la région ce printemps. Mais d'où vient cette tradition qui marque la fin de l’hiver?
Il faut vraiment remonter à plusieurs siècles en arrière, explique Catherine Ferland, fondatrice et directrice générale des Rendez-vous d'histoire de Québec en entrevue à l’émission Sur le vif. En effet, ce sont les peuples des Premières Nations qui ont été les premiers à découvrir l’eau d’érable.
C’est souvent accidentel [les découvertes culinaires]. On trouve quelque chose et là on se rend compte que c’est bon! indique l’historienne en ajoutant qu’il n’y a pas de document précis qui relate qui est la première personne qui aurait goûté à l’eau d’érable.
« L’érable est imbriqué dans notre identité. »
Ce qu’on sait, dit-elle, c’est que par la suite les érables à sucre ont commencé à être entaillés de façon rudimentaire : On récoltait la précieuse sève avec un petit contenant en écorce.
Par ailleurs, l’eau d’érable était utilisée de différentes façons, mais surtout comme un simple breuvage. [Les Autochtones] avaient déjà eu cette idée-là de la bouillir et de la concentrer, mais ce n’était pas quelque chose comme ce qu’on a aujourd’hui, comme un sirop, précise Catherine Ferland.
C’est à l’arrivée des Européens avec leurs chaudrons de métal que l’eau d’érable commencera davantage à être bouillie afin d’en obtenir un sirop.
L’historienne retrace l’avènement des cabanes à sucre à compter du milieu du 19e siècle. À cette époque, dit-elle, il y a deux choses importantes qui se passent, soit l’industrialisation et l’urbanisation : C’est là qu’on voit arriver des technologies plus élaborées pour récolter la sève.
Auparavant, les installations pour récupérer et transformer l’eau d’érable dans la forêt étaient très rudimentaires, parfois même pas de toit, illustre l’historienne. Petit à petit, de vraies structures ont commencé à être construites.