Le temps d’attente pour une consultation en santé mentale bondi en Abitibi-Témiscamingue
Radio-Canada
Les citoyens de l'Abitibi-Témiscamingue doivent en moyenne attendre plus de quatre mois avant de pouvoir rencontrer un professionnel pour traiter un problème de santé mentale dans le réseau public.
C'est un mois de plus qu’il y a un an, selon les plus récentes données du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT), obtenues par Radio-Canada.
Des délais d’attente déplorés par des intervenants du milieu, qui craignent que les plus vulnérables se résignent à ne pas recevoir de services plus spécialisés.
Souffrant d’un trouble de personnalité limite (TPL), Madeleine, originaire de la région, vient tout juste d’obtenir un rendez-vous avec un psychologue du réseau public, un an et demi après en avoir fait la demande auprès d’une intervenante de son cégep. Elle aurait aimé bénéficier d’une aide psychologique plus rapidement pour atténuer les effets néfastes de sa maladie sur sa santé mentale.
Parce que ça se guérit, je voulais voir un [psychologue] pour travailler sur les symptômes du TPL et m’en débarrasser. Pendant un an et demi, j’étais en attente, donc je continuais à endurer les symptômes et à ne pas savoir quoi faire, témoigne la jeune femme, qui préfère qu'on ne révèle pas son nom de famille pour ne pas être jugé par ses pairs ou encore nuire à sa carrière.
À la fin 2020, le quotidien La Presse révélait qu’en Abitibi-Témiscamingue, une personne inscrite au Guichet d’accès en santé mentale adultes (GASMA) devait patienter en moyenne trois mois avant de pouvoir rencontrer un intervenant en santé mentale.
Aujourd’hui, elle doit attendre environ un mois de plus. Une hausse de près de 30 % en l’espace d’un an. La cible fixée par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) est d’un mois pour tous les cas considérés non urgents.
Le Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-TémiscamingueCISSS-AT explique cette augmentation en partie due au manque de ressources en services sociaux. Simplement en ce qui a trait aux psychologues, dix postes sont actuellement à combler à l’intérieur de l’organisation.
La présidente de la Coalition des psychologues du réseau public québécois, Karine Gauthier, somme d’ailleurs le gouvernement Legault à enrayer le fléau du manque de professionnels en psychologie, qui sévit à la grandeur de la province, selon elle.