Le taux de chômage à son plus bas : une fausse bonne nouvelle?
Radio-Canada
Un creux historique a été atteint avec un taux de chômage à 4,1 % au Québec. L’idée que davantage de Québécois se retrouvent sur le marché du travail devrait être réjouissante. Mais elle cache aussi sa part d’ombre.
Ça joue dur entre les compagnies. Ça joue du coude beaucoup les uns contre les autres, exprime Gabriel Talbot-Lachance, président de Pipemind Technologies à Québec.
Son entreprise offre notamment des services de consultations dans le domaine de l’intelligence artificielle. Le manque de main-d'œuvre lui cause des soucis.
Si je trouvais du monde, je pourrais grossir au moins deux, voire trois fois plus rapidement. Ce qui me ralentit radicalement, c'est la capacité à recruter des gens, illustre-t-il.
Devant autant d’offres, il observe aussi que les employés peuvent en venir à changer rapidement d’emplois, et souvent.
Notre bassin d’emploi ne suit pas le rythme au niveau du taux de chômage. C’est ça qui est inquiétant, soutient Jean-Pierre Lessard, économiste et associé fondateur chez Aviseo Conseil.
Que les gens aient un emploi, c’est au départ, une bonne nouvelle, tient-il à souligner. Mais ça croît beaucoup plus vite que la population active.
D’après l’expert, des entreprises se retrouvent donc limitées dans leur capacité à prendre de nouveaux contrats ou à répondre à tous les échéanciers de leurs clients.
Donc, ça peut mener à une baisse de la croissance en général, au Québec et au Canada, poursuit-il.