Le taux d’incarcération des jeunes, plus élevé en Saskatchewan qu'ailleurs au pays

Le taux d’incarcération parmi les adolescents de 12 à 17 ans en Saskatchewan est de 13,47 par 10 000 personnes, soit trois fois plus que la moyenne nationale. Selon le Bureau de l’enquêteur correctionnel, les jeunes Autochtones sont particulièrement touchés par cette réalité.

Le genre et l'âge sont également des facteurs à prendre en considération.

Selon le professeur assistant en sociologie à l’Université de la Saskatchewan, Scott Thompson, comme la population autochtone est nombreuse dans la province, sa représentation dans les statistiques sur l'incarcération s'explique par la démographie.

Selon Scott Thompson, il faut cependant se garder de faire un rapprochement entre le taux de crimes et le taux d’incarcération. Le professeur dénonce un système qui a donné la priorité à l'incarcération, plutôt que de se tourner vers des méthodes comme la justice réparatrice.

Scott Thompson explique que le taux d'incarcération varie selon les groupes. Par exemple, ceux dont le revenu leur permet de se payer un bon avocat peuvent éviter l'incarcération.

Selon la même logique, il faudrait éviter de sauter aux conclusions en affirmant que la Saskatchewan est plus criminalisée que d’autres provinces au pays, croit Scott Thompson.

Au pays, les 12 à 17 ans ont déjà été particulièrement touchés par l'incarcération. Dans les années 90, le Canada comptait un taux de personnes mineures incarcérées plus élevé qu'aux États-Unis.

Scott Thompson explique que des travaux ont conclu à l'inefficacité de l'approche carcérale. En éloignant les jeunes gens du système de justice criminelle, on leur épargne un cercle infernal, dit-il.

Dans un message adressé par courriel à Radio-Canada, la province souligne que la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents a modifié la façon dont les délits moins sérieux étaient traités.