Le talon d’Achille de la construction
TVA Nouvelles
Dans le milieu de la construction, les entreprises qui ne suivent pas le rythme des modifications règlementaires en santé et sécurité au travail sont légion. Autrement dit, on continue à trainer la patte ou à tourner le dos aux amendements législatifs en prenant un risque insensé.
Pour se conformer, est-ce que ces entreprises ont besoin d’une notification individuelle après toute modification règlementaire? La réponse est un non sans équivoque car cette mesure n’est pas d’usage, voire une grande hérésie !
Depuis quelque années les modifications réglementaires en santé et sécurité au travail pullulent notamment dans le secteur de la construction. Cet empressement à légiférer s’apparente à un éveil après une longue période de dormance. Religieusement parlant, la règlementation SST est devenue plus sévère qu’elle ne l’était en raison des statistiques déconcertantes des accidents de travail.
Vis-à-Vis de ce grand élan qui vise l’amélioration de la performance SST, un recul en prévention est observé chez pas mal d’entreprises. La piètre considération de l’hygiène par le déclin des bonnes pratiques, connues pendant la pandémie du coronavirus, en est une preuve parmi tant d’autres.
L’article 236 de la loi sur la santé et la sécurité du travail qui est générateur d’amende a été de multiple fois brandie à la face des employeurs contrevenants. Ces derniers sont publiés sur le site internet de la CNESST en guise d’humiliation publique pour atteinte aux « tolérances zéro de la CNESST ».
Sans aucun risque de se tromper, on peut dire que dans l’industrie de la construction la culture réactive l’emporte sur toutes les autres couleurs de culture SST. Ce constat qui est loin d’être fameux pourrait être illustré par la citation suivante : « les entreprises qui investissent dans la quintessence de la prévention on en cherche mais, celles qui investissent dans l’apparence SST on en trouve »
Dans certains projets institutionnels, les donneurs d’ouvrage utilisent le système « bonus-malus » pour motiver la livraison avant terme du projet. La priorité est à la rapidité de l’exécution des travaux quant ’à la performance SST, elle se retrouve dans l’angle mort.
En effet l’absence d’une corrélation positive entre le bonus et le critère de performance SST a pour effet, l’épuisement de la main-d’œuvre et par ricochet la hausse des lésions professionnelles. Assurément, le bonus devrait s’appliquer pour le monde qui performe en SST et non pour ceux qui vont trop vite pour faire plus de profit.
Les slogans creux, les mesures cosmétiques de prévention et les politiques SST affichés sur les murs n’apportent rien de plus à la prévention. Hélas, ce ridicule simulacre est encore présent dans les chantiers de construction, ce qui jette le discrédit sur l’organisation qui s’adonne à ce genre de pratiques.