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Le survol de carrière de Bran Van 3000
Radio-Canada
Combien de personnes qui ont assisté aux spectacles de Bran Van 3000 aux Foufounes électriques (1997) ou au Spectrum de Montréal (janvier 1998), étaient présentes, vendredi soir, sur la place des Festivals pour célébrer le 25e anniversaire de l’album Glee?
On l’ignore, mais même si seulement quelques centaines d’amateurs du collectif montréalais peuvent se targuer d’avoir vu ces moments qui appartiennent désormais à l’histoire, il y avait un fort parfum de nostalgie qui balayait le site du Festival de jazz en début de soirée.
Bien sûr, BV3 n’a pas disparu lors des 25 dernières années. Loin de là. D’autres albums ont vu le jour, d’autres tournées ont eu lieu. On a d’ailleurs vu la bande à James Di Salvio au FIJM dans les années 2000 ainsi qu’au festival Osheaga dans les années 2010. Mais personne ne contestera que le disque à la pochette ornée d'un cerf et d'un lapin est leur pièce maîtresse musicale.
La machine à remonter dans le temps s’est mise en marche à 21 h 30 avec une mise en bouche sonore et visuelle qui semblait hors du temps, tout juste avant l’arrivée des artistes. Réflexe inné de journaliste culturel : quand ces derniers montent sur scène, tu te mets à compter le nombre de musiciens qui accompagnent la tête d’affiche ou les accompagnateurs d’un groupe donné. Plus difficile à faire qu’à dire, ça, avec Bran Van 3000.
Environ 25 créateurs avaient participé à la création de Glee, il y a un quart de siècle. Si ma mémoire est fidèle, ils étaient presque autant – sinon plus – sur la scène du Spectrum quelques mois plus tard. Vendredi, j’en ai compté 12 ou 13 d’entrée de jeu, mais d’autres se sont ajoutés. Simplifions : pas loin d’une vingtaine de voix et d’instrumentistes ont défilé sur les planches.
Et ils avaient le goût de faire la fête, comme le public, d’ailleurs. Loaded, tirée de Discosis (2001) a frappé fort d’entrée de jeu avec Sara Johnston aux avant-postes. La récurrence du mot party dans le texte et celle du mot en « f » de six lettres qui incite à la débauche alcoolisée –ou autre – étaient sans équivoque.
L’enchaînement avec Exactly Like Me, de Glee, nappée de jolis cuivres, où Johnston et James Di Salvio ont partagé les portions vocales, a été un peu bancal, comme si le collectif n’avait pas encore retrouvé toute sa cohésion. Le groupe n’a pas exactement multiplié les concerts depuis le milieu des années 2010. Un seul, au mois de mai dernier. Cela dit, on ressentait le plaisir commun des membres et le désir de se défoncer.
Stéphane Moraille est venu donner un sérieux coup de pied dans le terrier du lapin avec une interprétation explosive de Afrodisiak qui a mis le feu aux poudres, du genre Aretha Franklin à son mieux.
Steve « Liquid » Hawley est ensuite venu insérer du hip-hop dans le menu avec une tirade qui a mis la table à Rainshine, cette fois partagée avec James et Jayne Hill – qui est maintenant blonde. La magie a opéré sans faille. Toute cette première demi-heure aura servi à (ré)introduire un à une les piliers de BV3 au public.