Le sport universitaire dans le néant
Radio-Canada
Aucune date prévue de reprise des activités, des étudiants-athlètes au bord du décrochage et des entraîneurs qui ne savent plus quoi dire devant le spectre d’une deuxième saison annulée. Responsable du programme Rouge et Or, Jean-Noël Corriveau dresse un portrait sombre de l’état du sport universitaire.
On ne s’attendait à rien, mais on espère toujours qu’il y aura de bonnes nouvelles, lance, déçu, celui qui est également directeur adjoint du service des activités sportives de l’Université Laval.
En pause forcée depuis plus d’un mois, les équipes sportives universitaires n’ont toujours pas le droit de s’entraîner. La reprise des matchs semble donc encore lointaine et l’absence d’annonce à ce sujet, jeudi, lors du point de presse du gouvernement, fait craindre le pire : une deuxième saison annulée pour des sports comme le basketball et le volleyball.
Ce qui m'inquiète et qui inquiète les entraîneurs, ce n'est pas seulement le décrochage sportif. C’est le décrochage scolaire. On commence à entendre des étudiants dire que si le sport ne recommence pas dans les prochaines semaines, ils vont tout arrêter. Il y a un découragement.
Un découragement qui se fait sentir également chez les entraîneurs qui ne savent plus quoi répondre à leurs joueurs devant l’inconnu. Lundi matin, l’Université Laval a d’ailleurs offert des ressources d’aide psychologique à ses entraîneurs.
Jean-Noël Corriveau estime également que le sport universitaire se retrouve dans une craque, tout comme le sport collégial. Les étudiants-athlètes ne bénéficient pas des mêmes exceptions que les jeunes du primaire et du secondaire en programme sport-études, qui peuvent s’entraîner ensemble à l’intérieur en suivant un protocole sanitaire. Ils n’ont pas non plus le statut d’athlètes d’excellence.
On a des jeunes en sports-études qui s’entraînent dans nos installations au PEPS. Il y a aussi des athlètes identifiés qui ont le droit de venir s’entraîner dans la salle d’entraînement d’excellence. Mais nos athlètes universitaires se retrouvent entre les deux. Ils sont considérés au même titre que le parascolaire.
À l’école Cardinal-Roy, les jeunes du programme sport-études hockey étaient sur la glace, jeudi après-midi, pour un entraînement masqué. Mais là aussi, l’absence d’annonce concernant des assouplissements des mesures sanitaires était accueillie durement.
Je suis extrêmement déçu pour les jeunes. En ce qui a trait au hockey, ça joue partout ailleurs. Dans les autres provinces canadiennes, aux États-Unis et en Europe. Et les jeunes ne sont pas fous, ils le voient aussi, explique le responsable du programme, Philippe Tremblay.