Le sirop d’érable, du « Far West » à un marché en pleine croissance
Radio-Canada
En pleine saison de la tire sur la neige et des cornets au beurre d’érable, toute une industrie fourmille pour répondre à la demande en sirop d’érable, qui a nettement augmenté dans les deux dernières années. Mais le marché de l’acériculture n’a pas toujours été aussi organisé pour protéger l’or blond et ses producteurs.
Seulement en 2021, les ventes cumulées de l’agence de vente des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) ont connu une hausse de 23 %, passant de 146,6 millions de livres de sirop en 2020 à 180,2 millions en 2021.
Il n’y a pas beaucoup de domaines, dans l’agroalimentaire ou autre, qui peuvent se vanter d’avoir connu des hausses de ventes comme ça, croit Justin Plourde, président des Producteurs et productrices acéricoles pour le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. Et ça augure bien encore pour cette année, mentionne-t-il. L’intérêt semble se maintenir.
L’engouement pour les produits de l’érable est effectivement palpable, indique Nathalie Lemieux, qui exploite une érablière à Saint-Pascal depuis 14 ans.
On nous le dit, on nous encourage. C’est le fun de voir comment les gens utilisent nos produits de plus en plus. On a beaucoup plus de visites, et les gens viennent de plus en plus loin pour nous voir, se réjouit-elle.
Justin Plourde explique cette augmentation notamment par les efforts et l’argent investis par son organisation en promotion et en développement, au Québec comme ailleurs dans le monde. Je pense que ça commence à rapporter, mentionne-t-il. Le Conseil de l’industrie de l’érable, qui représente les acheteurs, fait aussi son bout de chemin.
Avec la pandémie, la première année, les gens ont été beaucoup confinés, les restaurants étaient fermés. Les gens ont beaucoup cuisiné et ont redécouvert le sirop d’érable pour autre chose que les crêpes. On a aussi des ambassadeurs, des chefs renommés qui font la promotion des produits de l’érable dans leurs recettes.
L’an dernier, les acériculteurs du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie ont même été les plus productifs de la province. La production de 30 millions de livres de sirop d’érable a généré un chiffre d’affaires de plus de 90 millions de dollars.
Ventes au noir, chantage, instabilité du marché… Si on recule seulement à la fin des années 1990, le marché acéricole était loin de ce qu’il est maintenant.