Le seul ministre fédéral de l’Alberta dit vouloir dialoguer avec Danielle Smith
Radio-Canada
Le seul ministre du gouvernement de Justin Trudeau en Alberta entend mener un dialogue constructif avec la première ministre Danielle Smith, dont le Parti conservateur uni a remporté la majorité des sièges au scrutin provincial de lundi dernier.
L'Alberta va mener l'économie canadienne d'ici les prochains deux, trois ans. Donc, c'est dans l’intérêt du Canada qu'on travaille ensemble, a déclaré Randy Boissonnault en entrevue aux Coulisses du pouvoir.
Dans son discours de victoire, la première ministre albertaine a pourtant averti Ottawa de ne pas mettre en péril son industrie pétrolière en plafonnant les émissions et en obligeant la province à rendre son réseau électrique carboneutre d’ici 2035.
Le ministre du Tourisme et ministre associé aux Finances dit avoir entretenu une bonne relation avec les prédécesseurs de Mme Smith, le conservateur Jason Kenney et la néo-démocrate Rachel Notley. Et il a bien l’intention de poursuivre dans la même veine.
Mais la route qu’il devra emprunter pour y arriver pourrait bien se révéler tortueuse. Depuis son accession à la tête du Parti conservateur uni, Mme Smith dénonce les objectifs environnementaux d’Ottawa, qui menacent à ses yeux la vitalité économique de sa province.
On est déjà cette année devant la cible de 2030, a répliqué M. Boissonnault qui compte sur de nouveaux projets pour réduire l’empreinte en CO2 de la province.
Cela comprend, dit-il, la cimenterie Heidelberg à Edmonton, qui prévoit la capture et le stockage du carbone pour atteindre la carboneutralité en 2050. Et il y a aussi Air Products qui, grâce à un investissement fédéral de 300 millions de dollars, construira une usine de transformation du gaz naturel en hydrogène.
La stratège conservatrice albertaine Sarah Biggs n’est pas aussi optimiste que le ministre fédéral. En entrevue avec Daniel Thibeault, Mme Biggs estime qu’il s’agit là d’un objectif ambitieux qui est plus difficile à atteindre en Alberta que dans d’autres provinces canadiennes.
Des deux côtés, il va falloir en prendre et il va falloir aussi en laisser pour s’assurer que le marché du travail de l’Alberta ne s’écroule pas, tout comme l’industrie pétrolière, a ajouté Mme Biggs.