Le secteur pétrolier doit contribuer, disent les défenseurs d’un impôt ponctuel
Radio-Canada
Les gouvernements font face à de fortes pressions à l'échelle mondiale pour imposer, de manière exceptionnelle, certaines grandes corporations qui ont enregistré des bénéfices records depuis le début de la pandémie de COVID-19. C'est le cas de nombreuses sociétés des secteurs gazier et pétrolier.
Statistique Canada indiquait dans son dernier rapport trimestriel sur le produit intérieur brut que les sociétés non financières avaient tiré parti de la fermeté des prix des produits énergétiques. Ainsi, selon l'agence, les dividendes payés par les sociétés non financières ont progressé de 9,1 % au deuxième trimestre. Par comparaison, la rémunération des salariés a augmenté de 2,0 % pendant la même période.
L'économiste David Macdonald, du Centre canadien de politiques alternatives, estime que le taux du bénéfice après impôt des sociétés par rapport à l'ensemble de l'économie canadienne avait atteint un sommet au deuxième trimestre de 2022.
Par ailleurs, la part de la rémunération des travailleurs a atteint son nadir depuis 2006. Une période inflationniste est un formidable moment pour le profit des sociétés, moins pour le salaire des travailleurs.
M. Macdonald appuie l'imposition d'un impôt ponctuel pour régler ce déséquilibre.
Au Canada, le NPD demande au gouvernement fédéral d'instaurer un impôt sur les profits excessifs des sociétés pétrolières et gazières et des grandes chaînes d'épicerie. Cet argent pourrait être redistribué aux familles à petits et moyens revenus qui en arrachent à cause de l'inflation.
Le NPD s'est félicité de l'engagement du gouvernement fédéral qui a annoncé mardi qu'il doublerait le remboursement de la TPS pendant une période de six mois. Toutefois, le porte-parole néo-démocrate en matière de finance, Daniel Blaikie, dit n'avoir reçu aucune indication que la ministre des Finances, Chrystia Freeland, songe à mettre en place un impôt ponctuel.
Nous allons continuer d'exercer des pressions, affirme-t-il. On peut être optimiste à cause de l'annonce sur le remboursement de la TPS. Ainsi, même si le gouvernement se trompe, nous pouvons le replacer dans le droit chemin.
Le ministère des Finances se refuse à tout commentaire à ce sujet.