Le secrétaire d’État américain parle à son tour de « crimes de guerre » de la Russie
Radio-Canada
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, insiste toujours sur l'enquête menée présentement par son département, mais dit estimer « personnellement » que la Russie se livre à des crimes de guerre, faisant ainsi écho aux propos formulés la veille par le président Biden.
Les troupes russes ont intensifié leurs bombardements dans le but de briser la volonté du peuple [ukrainien]. Hier, le président Biden a déclaré qu'à son avis, des crimes de guerre ont été commis en Ukraine. Personnellement, je suis d'accord, a déclaré solennellement M. Blinken au cours d'un point de presse, jeudi.
« Cibler intentionnellement des civils est un crime de guerre. Après toute la destruction des trois dernières semaines, je trouve difficile de conclure que les Russes agissent autrement. »
Il a mis de l'avant les allégations selon lesquelles les troupes russes ont volontairement pris pour cibles des civils, bombardant par exemple le théâtre de Marioupol qui abritait des centaines de résidents, dont de nombreux enfants, ou encore tirant sur des personnes qui faisaient la file pour acheter du pain à Tchernihiv.
Ces incidents s'ajoutent à une longue liste d'attaques contre des lieux civils non militaires à travers l'Ukraine, notamment des immeubles d'habitation, des places publiques et, la semaine dernière, une maternité à Marioupol, a-t-il rappelé. Je doute qu'aucun de ceux d'entre nous qui ont vu ces images ne les oublie un jour.
Il va falloir, d'une façon ou d'une autre, que les responsables de cette guerre d'agression rendent des comptes, a prévenu M. Blinken. Nous veillerons à ce que nos conclusions contribuent aux efforts internationaux visant à enquêter sur les crimes de guerre et à faire en sorte que les responsables répondent de leurs actes, a-t-il déclaré.
M. Blinken s'est gardé de présenter son affirmation sur les crimes de guerre comme une accusation formelle du département d'État et du gouvernement américain. Il a spécifié que les experts de son département documentaient et évaluaient toujours les preuves pour déterminer si la Russie avait commis des crimes de guerre.
Toutefois, cette sortie a été faite dans un contexte formel, contrairement à celle du président Joe Biden, la veille.
Oh! Je pense qu'il est un criminel de guerre, a répondu le président américain à une journaliste mercredi, presque à la volée, en marge d’un événement à la Maison-Blanche, avant de rebrousser chemin.