Le Royaume-Uni accusé de laisser les femmes migrantes à la merci des violences
TVA Nouvelles
Miriam s'est retrouvée bloquée sans un sou à l'étranger quand son mari violent, britannique, a décidé de l'abandonner avec leurs trois enfants il y a plusieurs années. Une situation répandue face à laquelle le gouvernement laisse des femmes migrantes livrées à elles-mêmes, dénoncent des associations.
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Désormais installée au Royaume-Uni, Miriam (prénom d'emprunt) a dû mener une âpre bataille pour obtenir le droit de vivre dans le même pays que ses enfants, qui ont la nationalité britannique.
Elle se trouve aujourd'hui à la merci des caprices de son ex-mari, faute de titre de séjour permanent.
Après 10 ans d'attente, Londres doit enfin ratifier le mois prochain la convention d'Istanbul, qui protège les droits des femmes. Mais seulement en partie: le gouvernement britannique refuse les dispositions pour aider les femmes migrantes à fuir les maris violents.
«C'est vraiment une situation affreuse», dénonce Elizabeth Jimenez-Yanez, coordinatrice du mouvement #StepUpMigrantWomen, estimant que le Royaume-Uni envoie un signal «vraiment dangereux».
«On envoie aux agresseurs le message qu'ils ne subiront aucune conséquence s'ils s'en prennent à des femmes migrantes», dénonce-t-elle.
S'il est difficile de dire combien de femmes migrantes sont victimes de maris violents, les associations affirment que la majorité reste dans des relations violentes par crainte d'être forcée de quitter le pays où elles se sont installées.
La convention d'Istanbul du Conseil de l'Europe, adoptée en 2011, représente le premier instrument contraignant dans le monde pour prévenir et lutter contre la violence contre les femmes.