Le risque d’une liberté d’expression sans limites
TVA Nouvelles
L’avocat qui a défendu Jérémy Gabriel devant la Cour suprême dans la cause Mike Ward craint que la décision permette maintenant «une liberté d’expression sans limites».
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C’est l’inquiétude qu’a soulevée Me Stéphane Harvey en réagissant à la décision de la Cour suprême du Canada, qui, à cinq juges contre quatre, a tranché en faveur de l’humoriste Mike Ward. «Ça m’inquiète, parce qu’on n’a pas tracé, encore, où s’arrête la dignité de la personne et où s’arrête la liberté d’une personne», a analysé l’avocat.
«On risque, avec cette décision-là, de s’en aller vers une liberté d’expression sans limites», selon Me Harvey. Bien que les juges aient indiqué qu’il fallait replacer la blague de Mike Ward dans son «contexte», soit un spectacle artistique, Me Harvey croit que la décision pourrait aussi avoir un impact sur les médias sociaux, notamment.
«Il ne faudrait pas que ça soit interprété comme un passe-droit que la Cour suprême a donné.» Bien que cette décision risque de faire jurisprudence, l’avocat est d'avis que le plus haut tribunal au pays devra «venir [la] préciser» dans les prochaines années.
L’avocat constate aussi que les juges ont privilégié le fait que le petit Jérémy était à l’époque une personnalité connue. «Selon les juges majoritaires, Jérémy n’avait pas été ciblé en raison de son handicap, mais en raison du fait qu’il était une personnalité publique», ajoute-t-il.