Le retour au Myanmar n’est toujours pas sûr pour les Rohingyas, selon l’ONU
Radio-Canada
La haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a estimé mercredi qu'il n'était toujours pas sûr pour les réfugiés rohingyas de retourner au Myanmar, près de cinq ans après une répression ayant provoqué leur exode massif au Bangladesh voisin.
Malheureusement, la situation actuelle de l'autre côté de la frontière signifie que les conditions ne sont pas réunies pour les retours, a déclaré Mme Bachelet à des journalistes à Dacca.
Environ 750 000 Rohingyas ont fui les exactions de l'armée au Myanmar et cherché asile en 2017 au Bangladesh voisin, où se trouvaient déjà plus de 100 000 réfugiés, victimes de précédentes violences.
Les Rohingyas, pour la plupart musulmans, survivent, entassés dans des camps insalubres à l'abri de baraques faites de bâches, de tôles et de bambous, et refusent de retourner au Myanmar, à majorité bouddhiste, tant qu'ils n'auront pas obtenu des droits de citoyenneté.
« Le rapatriement doit toujours être effectué de manière volontaire et digne, uniquement quand des conditions sûres et durables existent au Myanmar. »
Le Myanmar est dirigé par une junte militaire depuis l'éviction de son gouvernement civil l'année dernière.
La présence de cette énorme population de réfugiés constitue un fardeau pour le Bangladesh, qui a sollicité l'aide de Mme Bachelet pour rapatrier les Rohingyas au Myanmar aussi rapidement que possible.
Mme Bachelet s'est dite préoccupée par la rhétorique anti-Rohingya croissante et que la communauté puisse servir de bouc émissaire.
La veille, elle avait rappelé que les Rohingyas qu'elle avait rencontrés lors de sa visite des camps de Cox Bazar, dans le sud du Bangladesh, étaient eux-mêmes impatients de pouvoir rentrer au Myanmar, mais à condition que leurs droits de citoyenneté soient reconnus.