Le retour au bureau est-il encore trop précoce?
Radio-Canada
Certains employeurs au pays ont une impression de déjà-vu en concoctant leurs plans pour le retour des travailleurs en présentiel, alors que les infections flambent en Chine et en Europe.
Nerses Sraidarian dirige une maison de courtage immobilier à Markham, en banlieue de Toronto, qui compte une trentaine d’employés. Nous avons déjà vécu ça plusieurs fois. C’est probablement la cinquième fois qu’on prévoit un retour au bureau, dit-il.
« Chaque fois qu’on ouvre et qu’on ferme, qu’on ramène les employés et qu’on les renvoie à la maison, ça coûte cher à l’entreprise. »
Le propriétaire encourage maintenant son équipe à venir travailler au bureau deux ou trois jours par semaine, en prenant certaines précautions afin de minimiser les risques de contamination. Il prend, par exemple, leur température dès qu’ils arrivent et leur offre des tests rapides, au besoin.
M. Sraidarian espère un jour revenir à un mode de travail en présentiel à temps plein, tout en demeurant flexible. Il est plus difficile, selon lui, de nourrir la synergie, la créativité et la cohésion d’équipe devant un écran d’ordinateur qu’en face à face.
Mais embaucher de nouveaux employés est aussi devenu un énorme défi, souligne-t-il. Le nombre de candidatures aux postes affichés chez Big City Realty a chuté dramatiquement au cours des dernières années.
Nita Chhinzer, professeure de gestion en ressources humaines à l’Université de Guelph, affirme que la pénurie de main-d'œuvre donne un important levier de négociation aux employés.
Par exemple, en tant qu'employée, j'ai parfaitement le droit de demander un horaire flexible, de proposer de travailler plus tôt ou de commencer plus tard pour éviter les heures de pointe, affirme-t-elle.
« Nous avons beaucoup plus de pouvoir en tant qu'employés que nous en avions auparavant. Nous avons le gros bout du bâton. »