Le retour à l’équilibre budgétaire doit rester une priorité, selon Eric Girard
Radio-Canada
Les mesures budgétaires exceptionnelles déployées pendant la pandémie ne doivent pas faire perdre de vue l'importance de renouer avec l'équilibre budgétaire à moyen terme, affirme Eric Girard, ministre des Finances du Québec.
À quelques jours du dévoilement de sa mise à jour budgétaire, le ministre a présenté lundi les principaux défis de son ministère, lors d'une allocution virtuelle organisée par l'Autorité des marchés financiers (AMF).
Le Québec consacre 6,5 % de ses revenus, soit 9 milliards de dollars, au paiement des intérêts sur sa dette, souligne-t-il. Il s'agit du troisième poste budgétaire après la santé et l'éducation.
Une éventuelle hausse des taux d'intérêt représente un risque pour les finances publiques. Avec une dette de plus de 200 milliards, une hausse d'un point de pourcentage des taux d'intérêt ferait augmenter le service de la dette de 2 milliards. Donc, c'est très important que les finances publiques, que les efforts des Québécois soient poursuivis, et c'est ce qu'on fait.
En avril dernier, le gouvernement Legault a reporté à l'exercice 2027-2028 l'objectif de retour à l'équilibre budgétaire. Il a également décidé de maintenir ses versements au Fonds des générations.
Le ministre s'en est tenu lundi à des commentaires généraux sur l'état des finances publiques. Au printemps dernier, le ministère anticipait un déficit de 12,3 milliards pour l'exercice 2021-2022. Par le passé, M. Girard a déjà confirmé que ce montant serait revu à la baisse, mais il n'y a pas fait allusion dans sa présentation.
Un point à surveiller sera de savoir si le déficit structurel est toujours de 6,5 milliards, comme l'estimait le ministère.
Ce chiffre est important, car il représente la part du déficit qui ne se résorbera pas avec la reprise économique. Pour enrayer cette portion du déficit, le gouvernement devrait réduire ses dépenses ou augmenter ses revenus.
Québec solidaire estime que le gouvernement aurait tort de prioriser l'équilibre budgétaire avant les services publics et l'aide aux plus démunis.