
Le Ren tout en douceur avec «Leftovers»
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Lauren Spear, dite Le Ren, est l’étoile montante du folk dont le talent évoque celui de Joni Mitchell. Rencontre avec l’autrice-compositrice-interprète qui sera sur sur scène cette fin de semaine pour présenter son précieux premier album Leftovers.
Cela fait presque neuf ans que j’ai quitté seule la Colombie-Britannique pour Montréal, mais j’ai l’impression que c’était hier. J’ai d’abord choisi d’étudier l’histoire de l’art à Concordia, après avoir découvert la ville lors d’un voyage scolaire. Déjà je sentais qu’il se passait des choses très intéressantes ici. Ma famille fera d’ailleurs le voyage depuis la côte ouest pour assister à mon spectacle, c’est excitant!
Mon album est une collection de chansons que j’ai écrites dans les quatre dernières années. Elles sont toutes des pièces significatives de ma vie, et je n’avais pas spécialement l’intention d’en faire un disque à l’époque. Et puis, j’ai finalement signé sur un label [Secretly Canadian, ndlr] qui m’a apporté le soutien nécessaire afin de créer Leftovers. Je lui ai donné ce nom, car les morceaux sont inspirés de mes expériences passées au sens large, dont mes relations, mes amitiés, les émotions par lesquelles je suis passée. Un peu comme des reliques.
Pendant longtemps, mon écriture a été faite en réaction à certains évènements lors d’un processus très solitaire. La musique m’a réellement soulagée des périodes sombres et elle me sert à mieux les comprendre, les articuler. Souvent, quand je compose, je ne réalise pas tout de suite ce que j’ai en tête. Tout devient plus clair avec le temps. J’espère avoir l’occasion de plus de collaborations, d’écrire à plusieurs à l’avenir. Cela peut parfois être étrange de tout faire toute seule! (Rires.)
J’ai une connexion profonde avec la mer, voire une obsession. L’océan est si puissant, effrayant, qu’il me rappelle que nous ne sommes pas grand-chose. Chaque fois que je rentre à Bowen, mon corps tout entier s’apaise. Je comprends que certaines personnes puissent se sentir prisonnières de l’insularité, mais moi, elle me permet de m’ancrer et d’échapper aux réalités urbaines. Être exposé aux arbres, aux montagnes, aux animaux et à l’eau appelle à l’humilité. Le côté isolé d’une île me manque peu cependant. C’est justement pourquoi j’apprécie l’animation des villes. Lorsque je reviens à Montréal, je me rends compte à quel point j’aime être ici, contempler la vie des gens autour de moi. Si je pouvais combiner les deux, ça serait parfait! (Rires.)