
Le regain d’énergie de la filière nucléaire en Ontario
Radio-Canada
Et si l’ennemi d’hier devenait l’allié de demain? Autrefois honni avec Tchernobyl et Fukushima, le nucléaire revient en force dans la balance énergétique. Il permet de produire de l’électricité en émettant peu de CO2. Même le Parti vert de l’Ontario, historiquement hostile au nucléaire, s’y résout.
Voici un autre signe qui ne trompe pas : la création d’une chaîne d’approvisionnement pour des composants clés de petits réacteurs modulaires (petit réacteur modulairesPRM), comme l’a récemment annoncé le ministère ontarien de l’Énergie. Destinés à la Pologne, ils représentent des contrats d'environ 1 milliard de dollars.
Une fois qu’on aura une usine, ce sera peut-être plus efficace, car on pourra en construire à la chaîne, anticipe Guy Marleau, professeur associé au Département de génie physique de Polytechnique Montréal.
Le petit réacteur modulaire, qui peut alimenter tout un village ou une petite ville, deviendra-t-il la pierre angulaire du bouquet énergétique de demain?
Quatre provinces ont déjà accepté de collaborer entre elles pour faire progresser le dossier des petit réacteur modulairesPRM: le Nouveau-Brunswick, l’Ontario, la Saskatchewan et l'Alberta. L'Ontario serait le précurseur de ce projet avec la construction d’un petit réacteur sur le site nucléaire de Darlington d’ici 2028.
Rappelons qu’environ 60 % de l’électricité produite en Ontario provient déjà de l’énergie nucléaire. Trois centrales sont en activité. La société Bruce Power gère les huit réacteurs des centrales Bruce A et Bruce B, près de Kincardine. La société Ontario Power Generation (OPG) exploite la centrale de Darlington, à Clarington, la plus grande au Canada, ainsi que la centrale de Pickering.
Cette dernière, vieillissante, est en bout de course et devrait fermer en 2026 après des reports successifs pour tenter de prolonger sa durée de vie. Quant à Darlington, d’importants travaux de réfection sont prévus d’ici là.
Le grand défi, pour l’Ontario? Le renouvellement de son parc nucléaire!, confirme l’économiste Jean-Thomas Bernard. Les remises en état et les fermetures d'installations nucléaires vont engendrer des déficits de capacité à moyen terme, et ce dès 2026.
Le dossier de l’énergie, c’est un peu le sujet brûlant que les gouvernements se renvoient successivement.