Le rêve de liberté et d’indépendance
TVA Nouvelles
J’ignore si le Québec deviendra, un jour, un pays souverain. Je sais seulement que s’il fallait abandonner ce rêve de liberté et d’indépendance, ce serait comme perdre une partie de notre âme.
Pour certains, le Canada, depuis sa naissance, n’a fait que reproduire la domination d’un peuple conquis par le conquérant anglais. Pour d’autres, le Canada est né d’un pacte entre 2 peuples fondateurs. Ce vieux rêve dualiste des Québécois est mort avec l’adoption de la Loi constitutionnelle de 1982. Cette loi constitutionnelle, imposée au Québec dans les circonstances ignominieuses que nous savons, nie l’existence de la nation québécoise et le droit du Québec à la différence.
Le Canada se comporte de plus en plus comme un pays unitaire et se construit sur la base du multiculturalisme, du bilinguisme officiel et de l’égalité des provinces.
La CAQ ambitionne d’obtenir de nouveaux pouvoirs d’Ottawa sans véritable rapport de force. Le Québec peine à défendre et à faire respecter les pouvoirs qu’il possède déjà, notamment à cause du pouvoir fédéral de dépenser, découlant du déséquilibre fiscal.
La CAQ utilise le vieil argument de la péréquation fédérale pour justifier le maintien du Québec dans la fédération canadienne. Une telle politique ne peut d’aucune manière susciter la fierté du peuple québécois et constituer une digne voie d’avenir pour la nation.
L’intégration des immigrants et le maintien de la cohérence sociale constituent, par ailleurs, un enjeu pour de nombreux pays occidentaux. Le premier ministre du Québec n’a fait de l’obtention des pleins pouvoirs en immigration rien de moins qu’une condition de survie de la nation québécoise. Nous savons tous que le Québec n’obtiendra jamais ces pleins pouvoirs en régime fédéral. Face aux multiples refus du fédéral, François Legault a revu ses exigences à la baisse. Que dire, par exemple, de Montréal qui risque de perdre son accent aigu sous nos yeux?
Le gouvernement Legault vient d’annoncer la création d’un comité pour accroître l’autonomie du Québec dans le Canada, tout en rejetant l’idée d’un référendum. Après des décennies de débats et une pléthore de rapports et d’études sur cette question, qu’est-ce que ce comité va nous apprendre de plus que ce que nous savons déjà? Quelle crédibilité devons-nous accorder à cette démarche sisyphéenne? La troisième voie de la CAQ est un cul-de-sac.
Les pragmatiques et les résignés me diront que je perds mon temps à rêver d’un pays imaginaire et inaccessible. Mais, «n’est-ce pas dans le rêve cependant que naissent la plupart des projets qui en valent la peine», comme le disait, jadis, René Lévesque?
Bonne fête nationale!