Le réseau des CPE menacé par la pénurie de cadres
Radio-Canada
Pas facile d’être cadre dans l’un des 950 centres de la petite enfance de la province, en 2022, selon l’Association des cadres des CPE du Québec. Sa directrice générale réclame de meilleures conditions de travail et remet même en question la promesse du gouvernement de créer de nouvelles places.
Les effets se font déjà sentir dans plusieurs milieux.
Dans la municipalité de Scott en Beauce, un CPE temporaire doit ouvrir lundi, mais sans directrice d'installation. Eva Isabelle Goupil, directrice d’installation au CPE des Petits Pommiers, à St-Isidore, devra s'occuper de la gestion de ce nouveau centre jusqu'à ce qu'une nouvelle gestionnaire soit trouvée.
L'ouverture se fait demain matin et le bureau est toujours vacant. Nos postes ne sont pas attractifs. La charge de travail qui est demandé fait en sorte que les gens ne répondent pas présents, déplore Mme. Goupil.
Selon la directrice, sans ces cadres, il sera impossible d'arriver à développer de nouvelles places dans le réseau des CPE.
Pour Élyse Lebeau, directrice générale de l’Association des cadres des centres la petite enfance du Québec, l’amélioration des conditions de travail des quelque 1900 cadres en CPE du Québec est une évidence, voire même une nécessité.
« Si la situation actuelle, les conditions de travail, la rémunération des cadres ne sont pas corrigées, nous, on pense que le développement des nouvelles places [en CPE] annoncées par le ministre de la Famille est voué à l’échec. »
La directrice générale ne s’en cache pas, il est complexe de recruter de nouveaux cadres et encore plus de les retenir. Depuis le début de la pandémie au printemps 2020, près de 10 % des cadres ont quitté le milieu public de la petite enfance.
On a aussi des enjeux d’attraction et de rétention. On perd même des cadres en ce moment qui s’en vont dans d’autres milieux parce que la rémunération est vraiment insuffisante, compte tenu de ce qu’on exige de ces personnes-là, ajoute Élyse Lebeau.