
Le réchauffement climatique menace aussi les coraux d’eau froide du Canada
Radio-Canada
Partout dans le monde, les récifs coralliens sont en déclin à cause des émissions de CO2 anthropiques. Les coraux d'eau froide, comme ceux que l’on retrouve au large de la Colombie-Britannique, attirent moins l’attention du public. Ils sont pourtant autant menacés par le réchauffement climatique que leurs congénères tropicaux.
Au large de l’île de Vancouver, des chaînes de montagnes sous-marines culminent dans les profondeurs de l’Océan pacifique. Ces vestiges de volcans abritent des écosystèmes d’une diversité phénoménale, témoigne Robert Rangeley, directeur scientifique de l’organisme de protection des océans, Oceana Canada.
Il y a d'énormes forêts, de différents types de coraux, comme les coraux arbres rouges ou bambou. Ils peuvent mesurer plusieurs mètres de haut. On y retrouve aussi des éponges de verre, de fausses étoiles de mer, des poulpes, des tonnes et des tonnes de poissons, décrit le chercheur, qui a participé à une expédition d’exploration de 13 de ces monts sous-marins en 2018.
Ces organismes jouent pourtant un rôle essentiel dans les écosystèmes marins. Les coraux peuvent servir d’abris et de pouponnière à de nombreuses espèces de poissons. Ils créent tout un habitat, résume Gabriel Reygondeau, chercheur associé à l'Unité de recherche sur les changements des océans de l'Université de la Colombie-Britannique.
« Si eux ils tombent, tout l’écosystème qui vit dessus tombe. C’est comme si on retirait sa carapace à une tortue. C’est comme si on vous retirait votre maison. »
Or, les coraux d'eau froide sont particulièrement vulnérables aux changements de leurs conditions environnementales. Les organismes des profondeurs vivent dans des espaces stables, où l’obscurité est quasi totale et les variations de température diurnes/nocturnes absentes.
« Le moindre changement de température ou de pH peut avoir un impact sur la capacité de résilience. »
Tout le monde se dit, les coraux, c'est la grande barrière de corail. On a vraiment du mal à se dire qu'il y a plein d'autres espèces qui vivent en profondeur, qui sont de la même famille, et qui sont tout autant menacées, ajoute-t-il.
Même s’ils sont enfouis à plus d’un kilomètre sous la surface de l’eau, l’accumulation des GES dans l’atmosphère a un impact sur ces organismes, car ils réchauffent les océans, les acidifient et diminuent la quantité d'oxygène qu'ils peuvent véhiculer.