Le Quechua qui chasse l’orignal chez les Mi’gmaq
Radio-Canada
Félix Atencio-Gonzales est parti de son Pérou natal à la recherche de réponses à ses questions sur les droits territoriaux de la nation Quechua, dont il fait partie. À Listuguj depuis 30 ans, cet homme s'attache à la nature et aux luttes de la communauté mi'gmaw qui l'a accueilli.
« Il y a environ quatre ans, un orignal d'à peu près 700 kilos s'est approché à dix mètres de moi. J’ai fait en sorte qu'il me regarde, qu'il vienne vers moi, parce qu’entre lui et moi se trouvait Ronnie derrière un arbre, en position pour tirer avec son arc et sa flèche. »
C'est très émouvant. On n’éprouve non pas de la peur, mais de l'admiration pour la majesté de l'animal, explique ce chasseur qui est aussi journaliste, entre autres.
Ce qui le rattache à la forêt et à la culture mi'gmaw, ce sont des moments comme celui-là, passés avec son grand ami Ronnie Lexie Martin.
Lorsqu’il était jeune dans son village de Rancas, près de Cerro de Pasco, dans la cordillère des Andes du Pérou, il accompagnait son grand-père à la chasse aux parionas, une espèce de flamant rose indigène de ces montagnes.
Mais le jeune Félix n’avait aucun goût pour la chasse. Il ne voulait surtout pas toucher aux armes qui lui rappelaient de mauvais souvenirs.
« Située à 4300 m d'altitude, Rancas, tout comme Listuguj, s'est toujours battue pour défendre son territoire. En 1961, la communauté s'est soulevée quand des personnes de sa communauté ont été tuées à cause des compagnies minières qui usurpaient les terres communales. »
Dans sa région natale, on trouve depuis des décennies des exploitations minières canadiennes. La communauté de Rancas, au Pérou, a souvent été le théâtre de confrontations entre des villageois et des agents de police.
Félix Atencio-Gonzales garde des souvenirs de cette époque.