
Le Québec, la bête noire qu’on exclut des compétitions de sport électronique
Radio-Canada
Des réseaux compétitifs étrangers excluent systématiquement les joueuses et joueurs professionnels du Québec. En conséquence, plusieurs ont dû s’exiler afin de pouvoir évoluer dans le réseau mondial du sport électronique. Tout ça à cause d’une loi complexe sur les concours publicitaires.
Une chronique de François Savard
L’un des cas les plus connus dans le milieu est celui de l’ancien joueur professionnel de Call of Duty Raymond Rambo Lussier, actuellement entraîneur principal et directeur général de l’équipe de sport électronique Optic Texas. Pour être en mesure de poursuivre sa carrière en 2013, il a déménagé en Ontario.
Pourquoi? Il y avait jusqu’à récemment une loi québécoise sur les concours publicitaires qui créait de l'ambiguïté chez les responsables de compétitions de sport électronique.
J’ai commencé à m’intéresser à cette question en 2013, alors que les équipes de mon ancienne organisation compétitive, la défunte Boreal Gaming, en subissaient les contrecoups. À cette époque, personne ne savait pourquoi les Québécoises et les Québécois étaient exclus de certains tournois internationaux, comme ceux du BlizzCon ou de la Major League Gaming (MLG). Dans les coulisses, des athlètes disaient à la blague que c’était parce que leur niveau était trop élevé.
Les organisations des tournois n'ont pas été d’une très grande aide. Quand les membres de Boreal Gaming, y compris moi-même, leur demandaient des comptes, nous recevions toujours une réponse toute faite mentionnant que des lois au Québec les empêchaient de nous inclure, sans toutefois préciser quelles étaient les lois en question.
Nos recherches nous ont permis de comprendre que la province a souvent été exclue de nombreux concours de toutes sortes – même d’un concours de photos du National Geographic – au même titre d’ailleurs que la Corée du Nord et Cuba.
Au Québec, nous sommes la seule province canadienne à avoir une loi sur les concours publicitaires. Cette loi (Nouvelle fenêtre) stipule que pour qu’un concours publicitaire soit légal, il doit être enregistré à la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ). L’organisation doit aussi remplir les bons documents et payer ses frais. Petite parenthèse, car elle est souvent montrée du doigt : Loto-Québec n’a rien à voir avec cette loi.
Pour déterminer si un concours est publicitaire ou non, le critère prédominant utilisé par la RACJ est celui de la promotion des intérêts commerciaux. Le jeu McDonald's Monopoly est un bon exemple de concours publicitaire international.