Le public appelé à respecter les fermetures de sentiers en période de dégel
Radio-Canada
Printemps rime avec fermeture des sentiers de randonnée pédestre au Québec pour assurer la protection de l’environnement. Avec la popularité du plein air, plusieurs gestionnaires de sentiers constatent toutefois que davantage de personnes font fi des règles et de la signalisation.
L’expert en aménagement de sentiers de Rando Québec Jean Lacasse encourage fortement les randonneurs à ne pas fréquenter les sentiers durant la période de dégel. Ce geste simple permet d'éviter d'accentuer le phénomène d'érosion.
La perte de sol, justement, c’est ce qui va se produire avec le printemps. Le sol, quand j’en perds, il va en quelque part. Il s’en va dans mon ruisseau, qui s’en va dans ma rivière, qui s’en va dans mon fleuve, mais avant tout ça, il va affecter la faune aquatique comme les truites, les salamandres et compagnies. Il va y avoir un impact, car il va y avoir trop de sédiments dans mon eau, explique-t-il.
L'habitude qu'ont certains randonneurs de contourner la boue au printemps a aussi un impact sur l'environnement.
« Si je contourne, je piétine toutes les racines de l’arbre. Je viens de tuer plusieurs arbres sur mon sentier à la longue. »
Pour cette raison, de nombreux gestionnaires de l'Estrie, dont la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ), ferment leurs sentiers au printemps. Trop de gens ignorent cependant la signalisation, malgré des efforts de sensibilisation.
Il y a encore des endroits où les sentiers se sont élargis, donc on ne peut pas dire que la bataille est gagnée, ce n’est pas vrai du tout. Il faut travailler encore, il faut que les gens comprennent de respecter cette période-là de dégel, soutient Mario Landry, directeur du Parc national du Mont-Orford.
Le centre de ski alpin du Mont-Orford souhaite aussi faire sa part en interdisant l’accès aux pistes, souligne son directeur des opérations, François Sénécal. On met des préventionnistes ici pour expliquer aux gens pourquoi on est fermé. C’est la montagne à tout le monde, ça fait partie de l’Estrie. Il faut de l’éducatif pour comprendre pourquoi on fait ça et pourquoi pendant un petit moment, c’est fermé. Faisons autre chose en attendant.
Cette mesure surprend Patrick Lagrandeur, un résident de Magog. Ce dernier se plie à la décision de fermer les sentiers en forêt, mais s’explique mal la décision du Mont-Orford.