Le projet Bay du Nord cause des divisions au sein du Cabinet Trudeau
Radio-Canada
La décision est délicate et controversée. Radio-Canada a appris que le projet d’exploitation pétrolière Bay du Nord cause des divisions au sein du conseil des ministres de Justin Trudeau.
Le gouvernement fédéral doit-il approuver ou rejeter ce mégaprojet de forage au large de Terre-Neuve-et-Labrador? Autour de la table du Cabinet, des ministres ont choisi leur camp.
Selon nos informations, la vice-première ministre, Chrystia Freeland, est en faveur du projet, qui doit générer d’importantes retombées économiques pour la province de l'Atlantique. Sans surprise, le ministre Seamus O’Regan, qui représente une circonscription terre-neuvienne, le défend aussi.
À l’opposé, plusieurs ministres de l’Ontario, du Québec et de la Colombie-Britannique croient plutôt qu’il faut dire non à Bay du Nord.
Ces points de vue divergents n’ont rien pour faciliter la tâche du ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, pris dans un étau, entre les intérêts économiques d’une province en difficulté financière et ses propres objectifs climatiques. En théorie, il doit approuver ou rejeter le projet d’ici le 6 mars, mais il ne serait pas étonnant que cette date butoir soit repoussée à la demande du Cabinet, selon une source bien informée.
Des ministres craignent qu’un feu vert à Bay du Nord discrédite les promesses faites par le gouvernement libéral en matière de stratégie climatique. Justin Trudeau s’est notamment engagé à plafonner les émissions du secteur pétrolier et à atteindre la carboneutralité en 2050.
Plusieurs élus ont toujours en mémoire le spectre de l’achat du pipeline Trans Mountain, en Alberta.
Le projet Bay du Nord, de la norvégienne Equinor, vise à extraire de 300 millions à 1 milliard de barils de pétrole sur 30 ans à compter de 2028.
L’entreprise soutient que ce projet serait le plus faible en émissions par baril au Canada.