
Le procès au civil de Hugues Duguay et de Billy Taillefer s’est amorcé
Radio-Canada
Les procédures ont débuté lundi au palais de justice de Val-d’Or dans le cadre de la poursuite au civil déposée par Billy Taillefer et Hugues Duguay contre la Ville de Val-d’Or et le Procureur général du Québec.
Les deux hommes réclament respectivement 45 et 35 millions de dollars en dommages et intérêts pour les années passées en prison à la suite de leur condamnation pour le meurtre de l’adolescente Sandra Gaudet, survenu en 1990 à Val-d’Or.
Les demandeurs, qui ont été acquittés après 12 et 11 ans de prison, font valoir que les policiers de la Sûreté municipale de Val-d’Or et de la Sûreté du Québec, tout comme le procureur de la Couronne lors du procès, n’ont pas divulgué une série de témoignages, de déclarations et de notes personnelles qui auraient pu éviter leur condamnation en 1991.
Dès l’ouverture des procédures, lundi, le juge Marc Paradis, de la Cour supérieure, a rappelé que l’objectif ne consistait pas à refaire le procès au criminel au cours des trois prochaines semaines. Il a établi les paramètres des procédures en précisant avoir pour mission de déterminer si les preuves non divulguées à l’époque auraient pu avoir un impact sur l’issue du procès.
La journée s’est poursuivie avec le témoignage de Hugues Duguay. Interrogé par son avocat, Me Louis Belleau, il a décrit non seulement ses interactions avec les policiers en 1990 mais aussi tout le parcours difficile qu’il a connu en milieu carcéral après sa condamnation.
Hugues Duguay est lui aussi revenu sur son plaidoyer de culpabilité à une accusation d’homicide involontaire lors de son deuxième procès, en 1995.
Après avoir lu le jugement de la Cour d’appel, j’ai réalisé que ça n’allait pas bien, ils ne nous avaient pas crus. J’ai accepté l’offre de 12 ans de prison parce que je ne voyais pas d’autre porte de sortie, a-t-il raconté au tribunal avant de lire avec émotion une lettre d’excuses qu’il avait écrite à Billy Taillefer à l’époque.
Hugues Duguay a aussi témoigné que c’est le rapport de la commission Poitras sur le travail des services policiers au Québec, en 1999, qui lui a fait découvrir le contenu de témoignages qui n’avaient jamais été divulgués par les policiers. Des camionneurs, un chauffeur de taxi et une amie de Sandra Gaudet avaient tous livré des déclarations qui auraient pu ébranler la théorie mise en avant par la Couronne lors du procès de Duguay et Taillefer en 1991.