Le prix du nickel ballonné par le conflit en Ukraine
Radio-Canada
Le prix du nickel atteint des sommets jamais vus alors que les troubles économiques liés au conflit en Ukraine affectent l’approvisionnement mondial de ce métal.
Alors que le prix du nickel était déjà élevé au début de 2022, celui-ci a explosé au début du mois de mars.
Mardi soir, la bourse des métaux de Londres a annoncé la suspension de toutes les transactions de nickel sur son marché jusqu’à nouvel ordre, après que le prix ait augmenté vertigineusement, jusqu’à atteindre 100 000 dollars la tonne métrique au cours de la journée.
La compagnie financière a par ailleurs annoncé que le prix du nickel ne serait plus diffusé pendant cette période.
Mercredi, sur les marchés, le prix du nickel s’est stabilisé à 42 995 $ la tonne sur les marchés, ce qui constitue tout de même un sommet depuis 2007, selon Jean-Charles Cachon, professeur émérite à la Faculté de gestion de l'Université Laurentienne.
Selon lui, ce n’est pas la demande de nickel, mais une incertitude quant à l’offre qui affecte présentement le prix du nickel, notamment en raison de l’échange des sanctions entre la Russie et les pays de l’Occident.
« Puisque la Russie a décidé de faire des contre-sanctions en mettant l’embargo sur l’exportation de matière première de ce genre, c’est ce qui fait monter le prix du nickel en flèche à ce moment-là. »
Il cite notamment le géant minier russe Norilsk, qui est le numéro un mondial d’exportation de nickel et un concurrent de compagnies comme Vale. Ses capacités d’exportation vers les pays d’Occident sont maintenant incertaines en raison des sanctions russes.
Monsieur Cachon affirme cependant que les minières canadiennes ne pourront probablement pas profiter pleinement de ce boom du prix du nickel, en raison du volume de production qui prend plusieurs années d’investissements avant de pouvoir augmenter.