Le prix des huiles et céréales au plus haut
TVA Nouvelles
Blé, maïs et huiles s'échangent à des prix record, dans un marché secoué par les conséquences en cascade de la crise ukrainienne et, dans une moindre mesure, les inquiétudes sur les risques météorologiques aux États-Unis pour les prochaines récoltes.
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De la mise en garde russe d'un danger «réel» d'une guerre mondiale aux bombardements du pont permettant de relier la zone d'Odessa à la frontière roumaine, «les perspectives d'un règlement rapide du conflit s'assombrissent et les marchés l'intègrent», relève le courtier Damien Vercambre, du cabinet Inter-Courtage.
Le pont routier et ferroviaire qui traverse l'estuaire du Dniestr, endommagé mardi et qui a de nouveau été visé par des frappes mercredi matin selon le directeur des chemins de fer ukrainiens, est ciblé par les forces russes pour ralentir les livraisons d'armes occidentales à Kiev. Mais il offrait aussi une voie de sortie des céréales en stock en Ukraine, permettant de rejoindre le Danube et le port roumain de Constanta.
«En mars, environ 160 000 tonnes de grains ont pu sortir d'Ukraine - loin du million de tonnes par semaine d'avant la guerre -, mais ces flux inhabituels ont saturé la frontière polonaise. D'autres voies étaient recherchées pour accélérer les exportations» et ce pont sur le Dniestr offrait une voie sud pour rejoindre le Danube, ce qui laissait «espérer une augmentation» des volumes exportés, selon M. Vercambre.
Si ce pont est fermé, les deux routes encore ouvertes, mais qui rallongent le trajet de plusieurs centaines de kilomètres, passent par la Moldavie - en évitant la région séparatiste pro-russe de Transdniestrie - ou par l'Ouest de l'Ukraine, vers le nord de la Roumanie en contournant totalement la Moldavie.
Alors qu'avant la guerre, l'Ukraine exportait 12% du blé, 15% du maïs et 50% de l'huile de tournesol au niveau mondial, son absence durable de la scène internationale pèse notamment sur le cours des huiles, dont les prix ont atteint de nouveaux sommets cette semaine.