Le premier tour de la présidentielle en trois constats
Radio-Canada
Finalistes du premier tour de l’élection, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affronteront de nouveau lors du deuxième tour le 24 avril. Retour sur trois faits marquants du scrutin de dimanche
Autour de la table du débat télévisé de l'entre-deux-tours, les visages seront les mêmes qu’il y a cinq ans. Si Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affrontent de nouveau au deuxième tour d’une élection présidentielle, le contexte de leur duel est bien différent de celui d’il y a cinq ans.
D’abord, il y a cinq ans, Emmanuel Macron était très peu connu des Français. Ancien ministre socialiste de l’Économie, il a créé son propre mouvement au centre de l’échiquier politique, réussissant à attirer des sympathisants de droite, comme de gauche.
Aujourd’hui président, il a maintenant un bilan à défendre. Son quinquennat, marqué notamment par le mouvement des gilets jaunes, lui a attiré de nombreuses critiques de la part de ses adversaires politiques. Encore aujourd’hui, la promesse phare d’Emmanuel Macron de faire passer l’âge de la retraite à 65 ans suscite la grogne d’une partie de la gauche, que le président espère rallier au deuxième tour.
Un dirigeant sortant doit aussi faire face à son lot de controverses. Au cours de la dernière semaine, Emmanuel Macron a par exemple dû défendre l’octroi de centaines de millions d’euros de contrat par son gouvernement à la firme de cabinet-conseil McKinsey, dont les pratiques fiscales font maintenant l’objet d’une enquête.
Marine Le Pen, elle, a passé les dernières années à tenter d'adoucir son image, qui était associée à celle de son père, Jean-Marie, le fondateur du Front national. Tout au long de la campagne présidentielle, elle a mis de l’avant des enjeux liés au pouvoir d’achat et au coût de la vie, chers à une bonne partie de l’électorat, en mettant moins l’accent sur les enjeux liés à l’immigration. À ce chapitre c’est surtout son concurrent, le polémiste devenu candidat Éric Zemmour, qui a attiré l’attention et les critiques.
D’importants défis attendent les candidats dans cette dernière ligne droite de la campagne. Maintenant au centre de l’attention, Marine Le Pen doit s’attendre à être la cible d’attaques sur les enjeux liés à l’immigration, mais aussi à propos des liens entre son parti et une banque russe et ses positions passées favorables à Vladimir Poutine.
Certains partisans d’Emmanuel Macron estiment que, de son côté, le président candidat doit revoir sa stratégie de campagne. Au cours des dernières semaines, Emmanuel Macron a refusé de débattre avec ses adversaires. Et même dans son camp, certains lui reprochent de ne pas avoir été suffisamment présent sur le terrain, consacrant énormément de son temps à l’implication de la France dans le conflit ukrainien.
Pour l’emporter au second tour, un candidat doit inévitablement obtenir plus de 50 % des voix. Pour se faire, les deux candidats ont donc une mission : convaincre les partisans de candidats défaits de les appuyer.