Le premier ministre pakistanais défait par une motion de censure
Radio-Canada
Le premier ministre pakistanais, Imran Khan, a été renversé dimanche par une motion de censure votée à son encontre par l'Assemblée nationale, à l'issue de plusieurs semaines de crise politique et d'une dernière journée sous très haute tension.
La motion a été approuvée par 174 des 342 députés, a annoncé le président par intérim de la chambre, Sardar Ayaz Sadiq.
Aucun premier ministre n'est jamais allé au bout de son mandat au Pakistan, depuis l'indépendance du pays en 1947, mais Imran Khan, au pouvoir depuis 2018, est le premier à tomber sur un vote de défiance.
Shehbaz Sharif, le leader de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) et frère cadet de Nawaz Sharif, qui fut trois fois premier ministre, lui succédera selon toute vraisemblance à la tête de cette république islamique de 220 millions d'habitants dotée de l'arme nucléaire. Il devrait être confirmé lundi à ce poste par l'Assemblée.
Imran Khan, 69 ans, célèbre pour avoir mené l'équipe nationale de cricket, sport roi dans le pays, à sa seule victoire en Coupe du monde en 1992, a tout tenté jusqu'à la dernière minute pour se maintenir au pouvoir.
Toute la journée de samedi, ses soutiens ont cherché à retarder l'inéluctable, même s'ils savaient déjà ne plus avoir la majorité, puisque des alliés dans la coalition au pouvoir du parti de M. Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), avaient déjà fait défection.
Les deux camps n'ont cessé de s'invectiver, le ministre des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi, passant notamment une bonne partie de l'après-midi au pupitre pour défendre la position du gouvernement, dans un bel exercice d'obstruction parlementaire.
Déjà ajournée en fin de matinée, la séance l'a été une nouvelle fois en fin d'après-midi, le président de l'Assemblée demandant aux députés de revenir après l'iftar, le repas du soir rompant le jeûne du ramadan.
Les échanges houleux ont continué en soirée, alors que les rumeurs les plus folles agitaient la capitale Islamabad, placée sous très forte surveillance sécuritaire.