
Le président chilien Sebastian Piñera menacé d’être emporté par les Pandora Papers
Radio-Canada
Les députés chiliens ont approuvé, mardi, une procédure de destitution lancée contre le président Sebastian Piñera pour la vente controversée d'une compagnie minière, réalisée dans un paradis fiscal et révélée par l'enquête internationale des Pandora Papers.
Après ce feu vert de la Chambre des députés, contrôlée par l'opposition (83 des 155 sièges), c'est au tour du Sénat de se prononcer par un vote des deux tiers – fort difficile à obtenir – avant les élections générales du 21 novembre où un nouveau président sera élu et le Parlement renouvelé.
Il a agi en cherchant son bénéfice personnel et celui de sa propre famille, utilisant des informations auxquelles il avait accès grâce à ses fonctions de président, a dénoncé au cours d'un débat entamé lundi matin le député socialiste Jaime Naranjo, qui appelle à en finir avec l'impunité.
Je vous prie, Messieurs les Députés, rejetez cette accusation constitutionnelle injuste et irrecevable, avait lancé de son côté l'avocat du président, Jorge Gálvez.
L'opposition chilienne avait demandé au Parlement, le 13 octobre, la destitution du président Sebastian Piñera en lien avec cette affaire.
Sebastian Piñera, un des dirigeants politiques apparaissant dans les Pandora Papers, l'enquête divulguée par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), a démenti tout conflit d'intérêts dans la vente de la compagnie minière à un ami proche et clame sa totale innocence.
Le président de droite, un des hommes les plus riches du Chili, estime qu'il y a déjà eu en 2017 une enquête approfondie du ministère public et que c'est une affaire close par la justice.
Le parquet a toutefois fait valoir que les faits liés à la vente et à l'achat de la société minière n'étaient pas expressément inclus dans la décision de non-lieu de 2017.
Selon une enquête menée par les médias chiliens CIPER et LaBot, membres de l'ICIJ, la compagnie minière Minera Dominga a été vendue à l'homme d'affaires Carlos Alberto Délano, un ami du chef de l'État, pour 152 millions de dollars, une transaction opérée aux îles Vierges britanniques.