Le Port demande de reporter l’entrée en vigueur de la nouvelle norme sur le nickel
Radio-Canada
Mario Girard estime que la CAQ n'écoute pas les préoccupations des citoyens et cherche des faux-fuyants en l'accusant de cacher ses données sur le nickel.
Des gens sont inquiets à Limoilou. Je vous invite à les écouter, écrit Mario Girard dans une lettre envoyée mercredi soir au ministre de l'Environnement, Benoît Charette. Le PDG du Port rappelle le ministre à l'ordre. Il écrit : devant ces préoccupations légitimes, ne serait-il pas souhaitable de prendre quelques semaines supplémentaires pour bien rassurer les citoyens?
La nouvelle norme adoptée par décret du gouvernement le mois dernier doit entrer en vigueur ce jeudi. La CAQ va de l'avant malgré l'avis de la Ville de Québec, des conseils des quartiers et des 18 directions régionales de santé publique du Québec qui s'opposent à l'assouplissement.
Irrité par les critiques, Mario Girard propose d'attendre les conclusions du comité d'experts indépendants nommé par le ministre Charette tout récemment. Son rapport est attendu pour le mois de décembre.
« En tant que ministre responsable du suivi de la qualité de l'air, vous avez la capacité de suspendre la mise en application de votre nouvelle norme en lien avec le nickel. »
Cette sortie en règle survient quelques heures après que le ministre de l'Environnement ait affirmé dans les médias avoir contacté son homologue à Ottawa pour qu'il oblige le Port de Québec à rendre publiques les données qu'il collige sur les rejets de nickel dans l'air. Le Port dispose de six capteurs sur ses terrains. À ce jour, les données ne sont pas accessibles.
Le ministre Charette soulignait le manque de collaboration du Port en évoquant une vieille façon de penser de l'instance fédérale. Pour une raison que je m'explique mal, ils ne veulent pas nous donner accès aux données de ces stations-là, a-t-il déclaré.
En réplique, le PDG du Port de Québec allègue qu'il n'a jamais reçu de demande formelle de rendre ces données disponibles. Nous sommes très ouverts à partager avec les experts et les autorités compétentes les données de nos stations dans la communauté, celles qui sont en mesure de contribuer à répondre aux inquiétudes des citoyens.
Mario Girard ne cache pas sa stupéfaction à la suite des déclarations du ministre Charette. Il affirme ceci : en tout respect, une demande directe sans faire de détour par Ottawa aurait sans doute été plus rapide et efficace.