Le Port de Québec aspire à électrifier des quais de croisières « le plus tôt possible »
Radio-Canada
Le Viking Octantis, qui inaugure la saison des croisières à Québec mardi, est muni d’un système électrique qui lui permettrait d'éteindre ses génératrices gourmandes en combustibles fossiles, mais il ne pourra pas s’en servir, faute d’infrastructures adaptées. Une situation à laquelle le Port de Québec dit vouloir remédier « le plus tôt possible ».
En 2015, le Port de Québec a refusé une subvention de plusieurs millions de dollars du gouvernement fédéral pour installer une alimentation électrique sur ses quais de croisière. Le faible achalandage de bateaux dotés d’un système électrique ne justifiait pas l’investissement, selon les responsables du Port.
Huit ans plus tard, l'administration fait toutefois volte-face et finalise une étude de faisabilité pour installer des bornes spécialisées sur trois quais.
On a des discussions avec les différents paliers de gouvernement, les gens savent qu’on a de l'intérêt. Nous, on va déposer à Hydro-Québec une lettre formelle de demande dès les prochaines semaines, puis également avec les différents paliers de gouvernement. Ce qu’on souhaite, c’est de faire progresser le dossier le plus possible, et le plus rapidement possible, affirme Marie-Andrée Blanchet, directrice des croisières et de l'écosystème portuaire au Port de Québec.
Selon le Port de Québec, l’industrie des croisières a pris plusieurs mesures afin de limiter son impact environnemental depuis la pandémie, notamment en dotant des navires d'équipements permettant de les brancher à quai. En 2015, le Port pouvait difficilement anticiper ce virage de l'industrie, indique Mme Blanchet.
Le Port de Montréal avait pourtant sauté dans le train de l’électrification dès 2015, inaugurant sa première borne électrique de la taille d’un petit camion, deux ans plus tard. Il estimait alors qu’il pourrait réduire ses émissions de GES de 2800 tonnes par année.
Depuis, une quarantaine de bornes ont été ajoutées au Port de Montréal pour divers types de navires, confirme la Société de développement économique du Saint-Laurent.
« C'est sûr qu’on voit que c’est une mesure intéressante pour l’industrie, que c’est une mesure intéressante pour nos communautés. Le frein actuellement, c’est l’investissement. »
Mme Blanchet ne peut pas chiffrer les travaux, mais explique que la moyenne mondiale pour un tel projet est de l’ordre de 20 millions de dollars par quai. Le Port de Québec souhaite en électrifier trois, soit les quais 21 et 22, près de la Place des canotiers, ainsi que le quai 30 près des silos Bunge.